Crise politique et sécuritaire en RDC : Joseph Kabila active ses réseaux à Washington face aux accusations de trahison

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Le Président honoraire de la RDC, Joseph Kabila Kabange, à Goma, lors des consultations sur la crise en RDC [photo d’illustration]
Le Président honoraire de la RDC, Joseph Kabila Kabange, à Goma, lors des consultations sur la crise en RDC [photo d’illustration]

Par Prehoub Urprus

Alors que les États-Unis intensifient leur médiation dans la crise entre Kinshasa et Kigali, Joseph Kabila tente de faire entendre sa voix depuis Goma, ville stratégique de l’est de la RDC, actuellement sous contrôle du M23-AFC, soutenu par le Rwanda. L’ancien Président congolais, désormais dans le viseur de la justice militaire, a dépêché un proche émissaire à Washington, pour plaider sa cause.

C’est Kikaya Bin Karubi, son fidèle collaborateur depuis près d’un quart de siècle, qui a été envoyé dans la capitale américaine. Selon les informations recueillies par Jeune Afrique, il devrait y rencontrer des membres du Congrès et du Conseil national de sécurité, dans un contexte géopolitique tendu et de fortes pressions internationales autour de la stabilisation de la région des Grands Lacs.

Depuis la levée de son immunité parlementaire le 22 mai dernier, Joseph Kabila fait face à de graves accusations de la part de l’auditeur général près la Haute Cour Militaire : trahison, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel. Ces charges sont liées à son présumé soutien à la rébellion du M23-AFC, soutenue par le régime rwandais.

Alors que la rumeur d’un possible mandat d’arrêt international circule dans les cercles diplomatiques, l’ancien Président semble vouloir reprendre la main sur le plan narratif : Washington constitue le théâtre privilégié de cette contre-offensive.

La mission de Karubi intervient alors que les délégations officielles de la RDC et du Rwanda multiplient les rencontres dans la capitale américaine, autour d’un plan de paix initié par l’administration Trump. En parallèle, un autre poids lourd de l’opposition, Moïse Katumbi, est également présent aux États-Unis, où il a été reçu par des responsables du Département d’État, à l’occasion de la Coupe du Monde des clubs qui s’ouvre ce 15 juin.

Joseph Kabila, qui n’a toujours pas réagi publiquement aux accusations portées contre lui, semble vouloir s’adresser directement aux décideurs occidentaux, dans une tentative de légitimer son positionnement politique et d’anticiper une éventuelle procédure judiciaire internationale.

Vendredi 13 juin 2025 - 17:37