Par Prehoub Urprus
Réuni autour du Président de la République lors de la 53ᵉ réunion du Conseil des ministres, le Gouvernement congolais a examiné deux rapports majeurs présentés par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, axés sur la modernisation du secteur audiovisuel national et l’assainissement du paysage médiatique.
Le premier rapport fait le point sur l’état d’avancement de la collecte de la redevance audiovisuelle par les télédistributeurs. De 2024 à ce jour, des progrès notables ont été enregistrés, notamment grâce à la signature de protocoles d’accord entre la RTNC et plusieurs opérateurs privés comme Canal+, Startimes et Easy TV. Ces accords prévoient un taux initial de collecte de 2,4 % sur les abonnements, en vue d’une mobilisation centralisée et régulière de cette redevance. Un nouvel arrêté interministériel fixant les modalités de perception a déjà été transmis au ministère des Finances pour signature.
Pour rendre ce dispositif pleinement opérationnel, le ministre a sollicité l’implication de plusieurs institutions clés, dont la DGI, la DGDA, la SNEL, la REGIDESO et l’ARPTC, ainsi que les ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Finances. Il a également plaidé pour une intervention spéciale du Gouvernement, afin de doter la RTNC des moyens nécessaires à l’équipement de ses stations provinciales, et au lancement de la chaîne d’information continue RTNC/Info.
Le second rapport du ministre est consacré à l’assainissement du paysage médiatique, révélant qu’à Kinshasa, seuls 30 % des éditeurs de programmes sont en règle sur les plans technique, administratif et financier. Pour rétablir l’ordre, le ministre a proposé une série d’actions urgentes, notamment le retrait des fréquences et canaux de diffusion des opérateurs non conformes, la révision des arrêtés encadrant le secteur et le renforcement des contrôles dans les 26 provinces.
Dans un contexte où plus de 94 % de la télévision congolaise est détenue par des télédistributeurs, le Gouvernement affirme sa volonté de reconquérir la souveraineté médiatique et de bâtir un environnement audiovisuel plus structuré, équitable et professionnel.