
Par Fernandez MURHOLA / Breveté en Défense et Stratégies de Résilience
En temps de guerre, les relations civilo-militaires (ou coopération civilo-militaire) visent à coordonner les actions des forces militaires et des populations civiles pour résoudre les crises de manière globale et réduire la violence. Elles impliquent des échanges d'informations, des projets pour répondre aux besoins locaux et le partage d'expertise, tout en veillant à ne pas compromettre la neutralité de l'aide humanitaire.
Ces relations sont essentielles pour rétablir la confiance, protéger la population et faciliter la reconstruction, mais elles doivent aussi respecter le droit international humanitaire et maintenir un contrôle civil sur les forces armées.
A) OBJECTIFS PRINCIPAUX :
1) Réduire la violence en mobilisant les énergies civiles et militaires.
2) Protéger les populations civiles contre les menaces, comme l'extrémisme ou les changements climatiques.
3) Rétablir un climat de confiance par une meilleure compréhension mutuelle des rôles et des responsabilités.
4) Faciliter la résolution durable des crises et conflits communautaires existants en intégrant les aspects sécuritaires, économiques, sociaux et culturels.
5) Soutenir la reconstruction et le rétablissement de la paix.
B) MODALITÉS ET DÉFIS :
1) Actions opérationnelles : Coordination via des réunions, des échanges d'informations et des exercices conjoints.
2) Liaison avec la population : Aller à la rencontre des civils pour identifier leurs besoins et y répondre par des projets concrets.
3) Partage d'informations : Encourager les populations à signaler les activités suspectes ou les mouvements des terroristes et autres groupes armés qui échappent au contrôle de l'État.
4) Défis de l'aide humanitaire : Maintenir la distinction entre les acteurs militaires et humanitaires pour ne pas compromettre l'indépendance et la neutralité de l'aide.
5) Respect du droit : Assurer que les actions militaires se conforment au droit international humanitaire, qui protège spécifiquement les civils.
6) Contrôle civil : Maintenir le principe du contrôle civil sur l'armée est essentiel dans une gouvernance démocratique.
C) CONCLUSION :
Pour la situation qui prévaut actuellement dans la ville et le territoire d'UVIRA, il est important que le gouvernement exécute la volonté de la population locale, car la protection des civils et de leurs biens en situation de conflit armé est un des fondements du droit international humanitaire.
Si un commandant militaire est refusé par la population locale, il est impératif d'évaluer les raisons de ce refus pour déterminer si une solution peut être trouvée ou si un changement de poste ou une relève du commandant est nécessaire, en fonction de la gravité de la situation et des réglementations en vigueur. L'objectif est de rétablir la confiance et l'efficacité de l'action militaire, tout en respectant les procédures internes et en évitant d'aggraver la situation :
1) Analyser les causes du refus : Déterminer pourquoi la population locale rejette le commandant. S'agit-il de ses actions, de son comportement, d'un manque de compréhension ou d'un élément externe ?
2) Identifier les risques : Évaluer si ce refus met en danger les objectifs militaires, la sécurité des troupes ou la paix sociale.
3) Relève ou mutation : Si les efforts de médiation échouent et que la situation est intenable, la décision la plus efficace peut être de relever le commandant de son poste et de le muter ailleurs.
Le refus de la population locale peut entraîner une instabilité importante, d'où l'importance d'une réaction rapide et adéquate. La décision finale doit être basée sur les règles internes du corps militaire et le principe de l'efficacité opérationnelle.