![Un centre de traitement de la maladie à virus Ebola [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2024-03/IMG-20240322-WA0002.jpg?itok=XGHWbgHm)
Par Gloire Balolage
Il y a dix ans, l'Afrique de l'Ouest était touchée par l'épidémie la plus meurtrière à ce jour, à savoir la maladie à virus Ebola qui a tué plus de 11.000 personnes. Entre 2018 et 2020, ce virus a également fait des ravages dans ľEst de la RDC -République démocratique du Congo-.
Depuis, la recherche médicale a fait d'énormes progrès; mais les deux traitements approuvés contre cette maladie sont difficilement accessibles pour les professionnels de santé, et donc pour les patients. MSF déplore cette situation et exhorte les sociétés pharmaceutiques à mettre à disposition des traitements sans délai, pour faire face à toute nouvelle épidémie.
"Il y a dix ans, personne n'était préparée à pouvoir traiter autant de patients simultanément, atteints d'une maladie dans la plupart des cas mortelle. Il n'y avait pas de traitement antiviral et pas de vaccins. Maintenant qu'il existe des traitements antiviraux et des vaccins dont I'efficacité a été prouvée par plusieurs études, les traitements ne sont pas disponibles et l'essentiel des stocks se trouvent aujourd'hui aux Etats-Unis", explique le Dr Louis Massing, référent médical pour MSF en RDC, dans un communiqué.
Un demi-siècle sans traitement spécifique
Cinquante ans après la découverte du virus dans la province de l'ex Grand Equateur, la plus grande épidémie d'Ebola s'est déclarée en 2014, en Afrique de l'Ouest, avec des cas irmportés notarnment en France et aux Etats-Unis.
C'est au moment où certains pays occidentaux ont été confrontés à la menace d'Ebola dans leur territoire, que le financement dans la recherche et le développement de traitements et de vaccins contre le virus a augmenté de façon spectaculaire. Les traitements ont pu ensuite être testés pendant deux ans au moment de la 10eme épidémie d'Ebola, qui avait touché l'Est de la RDC, et notamment la province du Nord-Kivu.
Les traitements REGN-EB3, commercialisés par Regeneron sous le nom d'inmazeb, et mAbl14 commercialisé par l'OMS sous le nom d'Ebanga, ont été approuvés par la Food and Drug Administration des États-Unis en 2020, puis ont été recommandés par I'OMS -Organisation mondiale de la santé- en 2022, et figurent désormais sur la liste modèle des médicaments essentiels de l'OMS. Il existe également deux vaccins, qui, en plus du traitement, sont essentiels pour prévenir et répondre à une épidémie d'Ebola.
Selon MSF, ces nouveaux outils médicaux ne répondent qu'à l'ébolavirus du Zaire, l'espèce de virus la plus courante à l'origine de I'épidémie de 2014 et de 2018.
«Aujourd'hui, nous avons la possibilité d'utiliser des outils innovants, pour sauver des vies, prévenir de nouvelles contaminations et contrôler de futures épidémies, mais seulement s'ils sont entièrement accessibles pour les personnes qui en ont besoin. C'est pourquoi, nous demandons la constitution d'un stock d'urgence au niveau mondial, afin de pouvoir bénéficier, si une nouvelle épidémie se déclarait, et notamment en RDC, de traitements disponibles pour soigner rapidement les patients contaminés, protéger le personnel soignant et donc mettre un terme dans les plus brefs délais à une épidémie", a-t-il ajouté.