Déploiement des soldats Kényans en RDC : La société civile du Nord-Kivu s'oppose et condamne le silence coupable du Gouvernement congolais

Par Prosper Buhuru

La coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu dit non au retour sur le sol congolais, plus précisément au Nord-Kivu, des militaires de l’Armée kényane, venus dans le cadre de la MONUSCO -Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la République démocratique du Congo- appuyer la Mission onusienne.

Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 29 août 2024, les forces vives du Nord-Kivu ont rappelé aux autorités congolaises que cette décision pose des doutes sérieux sur la sincérité du Gouvernement congolais envers son peuple, dans le processus de la pacification de la partie est du pays en proie à l’insécurité.

«Le silence du Gouvernement congolais devant cette entrée de l’ennemi sous le label des Nations-Unies sent l’odeur d’une haute trahison devant laquelle les populations du Nord-Kivu ne vont pas se taire», peut-on lire dans cette déclaration dans la quelle la société civile regrette que le retour en RDC des militaires kényans soit parrainé par la Monusco.

«À la Monusco taxée d’inefficace et sommée de quitter la RDC, on ajoute la force kényane connue de mèche avec le M23-AFC-RDF. Quel résultat attendez-vous?», s'interrogent les animateurs de la société civile du Nord-Kivu.

Cette structure citoyenne parle alors d’une volonté manifeste de la part des autorités congolaises, de maintenir la population du Nord-Kivu dans la guerre. C'est pourquoi elle exige au Président de la République, de clarifier la position du peuple congolais vis-à-vis de la Monusco et la Force kényane sur le sol congolais, en demandant leur départ immédiat.

Pour rappel, le premier groupe du quatrième contingent de la Force de réaction rapide du Kenya (KENQRF 4) est arrivé en RDC le samedi 24 août 2024, marquant le début de leur mission de maintien de la paix dans la région. Nos sources renseignent que ce contingent sera engagé dans diverses opérations, incluant des actions contre les groupes armés, la protection des civils, le soutien aux efforts humanitaires, ainsi que l’aide au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration des anciens combattants.