Nord Kivu : Plusieurs facteurs dont la grève des enseignants à la base de la non-reprise des cours à Goma

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La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu [photo d'illustration]
La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, s'est réveillée dans un climat d'incertitude, bien loin des attentes habituelles qui entourent la rentrée scolaire. Cette journée, qui devait marquer le retour des élèves dans les établissements scolaires, a été marquée par des événements qui ont compromis le bon déroulement des activités scolaires.

Plusieurs facteurs, parmi lesquels la grève des enseignants et une journée ville morte décrétée par des mouvements citoyens, ont profondément impacté cette rentrée.

La grève des enseignants, qui réclament des améliorations significatives de leurs conditions de travail et de vie, a été l'un des principaux motifs de cette situation. Les revendications des enseignants, qui sont non seulement des enjeux, mais également des réflexions plus larges sur l'éducation des enfants. Les enseignants, frustrés par des salaires dérisoires et un manque de soutien, se sont mobilisés pour faire entendre leur voix, espérant ainsi provoquer un changement cette fois-ci.

Les mouvements citoyens eux ont souhaité attirer l'attention sur la montée inquiétante de l'insécurité dans l'est de la République démocratique du Congo. Ces mouvements pro démocratie, qui regroupent des citoyens soucieux de la situation sécuritaire de leur province, ont exprimé leur désespoir face aux actes de violence et aux attaques répétées, qui minent la tranquillité des populations en décrétant une journée ville morte, mais n'a pas totalement réussi.

Les établissements scolaires, qui devraient être remplis d'élèves en pleine effervescence pour une nouvelle année d'apprentissage, étaient plutôt désertes, illustrant clairement l'impact de ces mouvements sociaux sur la vie quotidienne.

Les parents, inquiets pour la sécurité de leurs enfants dans ce contexte, ont décidé de garder leurs enfants à la maison. Dans un tel environnement, il est difficile de justifier le risque de voir ses enfants se rendre à l'école, alors que la ville fait face à une grève généralisée, suivie d'une instabilité inquiétante dans les rues. 

La situation dans la ville de Goma en particulier et toute la province en général déjà fragile sur le plan sécuritaire, est d'autant plus préoccupante face à l'impasse dans laquelle se trouvent ces revendications des enseignants et des mouvements citoyens. Les enseignants, en grève pour faire valoir leurs droits, se heurtent à des promesses non tenues, tandis que les citoyens, eux, sont livrés à eux-mêmes face à l'insécurité grandissante. 

Les mouvements citoyens, en organisant cette journée de ville morte, tentent également de faire résonner leur appel auprès des autorités, espérant provoquer une prise de conscience sur l'insécurité qui gangrène le quotidien des Gomatraciens et de ses alentours. Les jeunes, souvent en première ligne de ces manifestations, expriment leur frustration face à un avenir incertain. Ils cherchent à revendiquer des droits fondamentaux : le droit à la vie, à la sécurité, et à une éducation de qualité.

La situation dans la ville était d'autant plus complexe en raison de l'enterrement de 200 victimes de la guerre prévu au stade de l'Unité, où une grande cérémonie était organisée. Ce drame a profondément affecté la population de Goma, entraînant une atmosphère de deuil collectif.

Pour rappel, les enseignants réunis au sein du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) Nord-Kivu 2, ont décidé, le vendredi 30 août 2024, de décréter une grève sèche.

"Après avoir restitué tout ce qui a été parlé à Bibwa, nous avons trouvé que le gouvernement a octroyé par promesse 100.000fc aux enseignants, et après évaluation et estimation, les enseignants du Nord-Kivu ont trouvé que la réponse du gouvernement n’a pas été satisfaisante, et continue à saboter les faiseurs de tous les cadres de l’enseignement et tous les cadres de la nation. Ainsi donc, sans mâcher les mots, les enseignants du Nord-Kivu en général optent pour la non-reprise des cours jusqu’à nouvel ordre", a indiqué Aaro Sanvura, porte-parole de l’intersyndicale du Nord-Kivu. 

De l'autre côté, le gouvernement avait déjà confirmé la rentrée scolaire pour ce 2 septembre, sur toute l'étendue du territoire national. La ministre d’Etat chargée de l’Education nationale et Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, a indiqué que cette année scolaire va être marquée par la consolidation de la gratuité de l’enseignement primaire qui reste valable.

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Lundi 2 septembre 2024 - 12:20