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Nord-Kivu : plus de 10 000 déplacés cherchent refuge à l’hôpital général de Masisi et à la base de MSF

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Les déplacés qui cherchent refuge à l'hôpital général de masisi et à la base de MSF [photo d'illustration]
Les déplacés qui cherchent refuge à l'hôpital général de masisi et à la base de MSF [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

La situation sécuritaire et humanitaire dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, demeure alarmante. Jeudi matin, des affrontements ont éclaté dans et autour de Masisi centre, opposant les Forces armées congolaises au groupe armé M23/AFC. Ces violences ont contraint des milliers de personnes, dont des habitants, des employés de MSF -Médecins Sans Frontières-, des membres du ministère de la Santé et leurs familles, à chercher refuge à l’hôpital général de Masisi et à la base de MSF.

Selon Romain Briey, coordinateur du projet MSF à Masisi, plus de 10 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, se sont réfugiées sur place. "Les installations sanitaires ne suffisent plus à répondre à leurs besoins essentiels. Les latrines débordent, et nous faisons tout notre possible pour gérer la situation, mais le manque d’acteurs humanitaires complique les choses", a indiqué Romain Briey.

Ce n’est pas la première fois que l’hôpital général de Masisi et d’autres structures médicales, comme le centre de santé de Nyabiondo, accueillent un tel afflux de déplacés. Déjà, la semaine dernière, des habitants avaient trouvé refuge dans ces établissements face à l’intensité des combats. Depuis le début de l’année, MSF a traité 77 blessés, tout en poursuivant les soins de routine.

"En plus des soins médicaux, nos équipes tentent de répondre aux besoins urgents en eau potable et en santé des familles réfugiées. Toutefois, si la situation perdure, la question de l’alimentation se posera rapidement", avertit Romain Briey.

La détérioration de la sécurité entrave également la capacité de MSF à intervenir dans d’autres zones du territoire, ou à transférer des patients graves vers Goma. Ces limitations empêchent une évaluation complète des besoins humanitaires ailleurs dans la région.

Face à cette crise, MSF exhorte toutes les parties au conflit à garantir la sécurité des patients, du personnel médical et des déplacés dans les structures sanitaires. "Ni le ministère de la Santé, ni MSF ne peuvent assurer seuls la sécurité de la population à l’intérieur des hôpitaux. Ce respect repose sur le droit international humanitaire, et, heureusement, il a été maintenu jusqu’à présent", déclare le Dr Lucien Kandundao, Médecin Chef de Zone à Masisi.

MSF insiste sur l’importance de préserver la neutralité des structures sanitaires, en veillant à ce qu’aucune personne armée ou en uniforme ne soit présente dans les installations. Présente à Masisi depuis 2007, l’organisation humanitaire appuie plusieurs structures de santé, notamment l’Hôpital Général de Référence et le Centre de Santé de Nyabiondo, dans cette région en proie à des violences récurrentes.

Alors que les combats s’intensifient, la population du territoire de Masisi continue de faire face à une crise humanitaire sans précédent, nécessitant une réponse coordonnée et immédiate de la part des acteurs humanitaires et du Gouvernement.

Vendredi 10 janvier 2025 - 16:06