Persistance du conflit Mbole-Lengola à Kisangani : Le BCNUDH s'inquiète de violations des droits de l'homme par les deux camps

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Un échantillon des Chefs coutumiers lors d'une cérémonie de réconciliation à Kisangani.
Un échantillon des Chefs coutumiers lors d'une cérémonie de réconciliation à Kisangani.

Par Don Benjamin Makolo

Moins d'un mois après la signature de l'accord de paix entre les communautés Lengola et Mbole, à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, le BCNUDH -Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme- s’inquiète de la persistance du conflit dans cette province, où les membres de ces communautés continuent à se livrer aux violations des droits de l’homme, faisant des victimes de part et d’autre. 

À travers un communiqué rendu public jeudi 16 janvier 2025, le BCNUDH prouve de manière évidente que la cohabitation entre les membres des communautés Mbole et Lengola est loin d'être pacifique. «Le BCNUDH fait état d’au moins 303 civils victimes des violations des droits de l’homme, depuis le début de ce conflit en février 2023. Plus de 107 000 personnes sont déplacées et vivent dans des conditions précaires dans des sites de déplacés à Kisangani et dans la commune de Lubunga. Deux ans après le déclenchement de ce conflit intercommunautaire, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU dit avoir enregistré des exécutions sommaires, des traitements cruels ainsi que des enlèvements et pillages systématiques des biens des habitants», peut-on lire dans son communiqué.

Et la structure des Nations Unies rappelle les faits déclencheurs de ce conflit intercommunautaire. «A l’origine de cette crise, figure un litige foncier portant sur un désaccord autour d’une concession de 4 000 hectares octroyée à la société agropastorale CAP-Congo dans la commune de Lubunga», a stipulé le communiqué, avant d'inviter le Gouvernement de la République démocratique du Congo à s'attaquer aux causes profondes du conflit. «Le BCNUDH invite le Gouvernement congolais à s'attaquer aux causes profondes de ce conflit, en vue de mettre fin aux tensions ethniques et laisser place à la cohabitation pacifique entre les communautés Mbole et Lengola ».

Après la cérémonie de réconciliation menée par le Vice-premier ministre, ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, une autre cérémonie, cette fois-ci coutumière, est prévue dans la localité d'Osio, le 27 janvier. Malgré la persistance du conflit, toutes les communautés de la province de la Tshopo espèrent que, cette fois-ci, avec la cérémonie coutumière, les Mbole et les Lengola pourraient définitivement fumer le calumet de la paix.

Vendredi 17 janvier 2025 - 11:09