Par Gloire Balolage
Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a invité les dirigeants africains et européens à faire un bilan lucide des 25 ans du partenariat Europe–Afrique. Pour lui, ce sommet doit être « un moment de bilan », mais aussi « un moment de vérité » pour reconnaître ce qui doit être corrigé ou repensé, ainsi qu’« un moment de projection » vers un partenariat plus équilibré et tourné vers l’avenir.
Il a aussi rappelé que toute ambition en matière de prospérité, de commerce, de mobilité ou d’investissement doit d’abord tenir compte de l’urgence sécuritaire qui frappe encore de nombreuses régions africaines. « La paix et la sécurité y sont devenues des urgences vitales », a-t-il souligné, évoquant le cas de la République démocratique du Congo où les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale sont « mis à rude épreuve ».
Il s’est exprimé ainsi lors de sa participation, ce lundi à Luanda en Angola, au 7ᵉ Sommet des Chefs d’État et de gouvernement Union européenne – Union africaine, organisé sous le thème : « Promouvoir la paix et la prospérité grâce à un multilatéralisme effectif ». L’événement a réuni les dirigeants des deux continents pour examiner les enjeux politiques, sécuritaires et économiques qui structurent leur coopération.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, les leaders africains ET européens ont rappelé le partenariat établi en 2000 en Égypte et ont évoqué la nécessité de le renforcer. Tous ont mis en avant l’importance d’une collaboration renouvelée, répondant aux défis contemporains.
Intervenant dans le groupe thématique consacré à « Paix, sécurité, gouvernance et multilatéralisme », le Chef de l’État congolais a insisté sur l’importance d’évaluer l’impact réel du partenariat sur la vie des populations au cours des deux dernières décennies et demie. Il a appelé ses pairs à examiner « avec lucidité ce que notre partenariat a réellement changé dans la vie de nos peuples ».
Revenant sur les crises sécuritaires persistantes, Félix Tshisekedi a dénoncé les violations récurrentes des principes fondamentaux qui fondent l’ordre continental africain, notamment la souveraineté des États, la non-ingérence et le non-recours à la force. La RDC, a-t-il rappelé, en paie aujourd’hui un lourd tribut.
Malgré ces difficultés, le Président congolais a réaffirmé son attachement au multilatéralisme. Il a plaidé pour un système international reposant sur des règles respectées par tous, une coopération transparente et une solidarité véritable, qui ne laisse aucun peuple livré à lui-même lorsque ses droits fondamentaux sont bafoués.