Par Prosper Buhuru
Sept civils dont quatre femmes et trois hommes ont été tués dans la nuit de dimanche 23 novembre 2025, au village de Manyoni, dans la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru), lors d’affrontements entre les éléments du groupe CMC-FDP et rebelles du M23-AFC. Les combats ont éclaté autour de minuit, surprenant ces familles qui venaient tout juste de regagner leurs villages d’origine.
Selon les sources locales, les victimes faisaient partie des déplacés qui avaient quitté les sites de Mungote et les familles d’accueil de Kitshanga, faute d’assistance. Livrées à elles-mêmes, elles avaient décidé de retourner dans leurs localités, devenues depuis plusieurs semaines le théâtre d’affrontements récurrents entre groupes armés.
Ce drame s’inscrit dans un contexte de montée en flèche des violences dans la chefferie de Bwito. D’après un récent rapport de l’ONG OCHA, le mois d’octobre a été marqué par une intensification des combats dans plusieurs villages des zones de santé de Kibirizi, Bambo et Birambizo. Une dizaine de civils y ont perdu la vie, des centaines de maisons ont été incendiées, et plus de 1.253 ménages, environ 5000 personnes, ont fui vers des localités jugées plus sûres comme Kyahala, Ruza, Kodjo, Kashovu, Kikuku ou Mumo.
Parallèlement, 1163 autres ménages ont été enregistrés au centre de Bambo, où les conditions d’accueil restent extrêmement précaires en raison du manque d’assistance humanitaire. Le pillage des structures de santé, le 16 octobre à Rwindi et Birambizo, a également privé près de 92.500 personnes d’accès aux soins, aggravant la vulnérabilité des populations déjà affectées.
Dans ces zones où les violences fragmentent le quotidien, le retour des déplacés demeure un pari risqué, marqué par l’absence de sécurité et la fragilité persistante de la prise en charge humanitaire.