Centenaire du Parc National des Virunga : la société civile congolaise salue les efforts de conservation et appelle à une mobilisation internationale accrue

Par Gloire Balolage 

Dans le cadre de la célébration du centenaire du PNVi -Parc National des Virunga-, une coalition de 21 organisations congolaises a exprimé sa reconnaissance pour les actions menées en faveur de sa préservation, tout en exhortant les autorités et la Communauté internationale à renforcer leur engagement en sa faveur.

Dans une déclaration rendue publique, les membres de cette coalition ont salué les efforts accomplis par l’État congolais et ses partenaires, pour assurer la conservation de cette aire protégée emblématique, la plus ancienne du continent africain. Il a été souligné que cette dynamique de protection s’inscrit dans une volonté présidentielle affirmée, de renforcer les politiques environnementales, à travers notamment l’extension des zones protégées et la création du «Couloir-Vert Kivu-Kinshasa», destiné à sauvegarder les écosystèmes du Bassin du Congo.

Des hommages appuyés ont été rendus à l’ensemble des acteurs engagés dans la défense du parc, à commencer par les éco-gardes, dont plus de 200 ont perdu la vie dans l’exercice de leur mission. Les militants de la société civile, souvent confrontés à des menaces, des intimidations, voire à des violences, ont également été honorés pour leur résilience et leur implication continue, malgré un contexte sécuritaire préoccupant.

La déclaration a dénoncé avec fermeté les actes perpétrés par des individus qualifiés de «criminels environnementaux», parfois liés à des responsables politico-administratifs ou militaires, accusés d’inciter les populations locales à s’emparer illégalement des terres du parc, ou à en exploiter les ressources. Ces agissements seraient parfois accompagnés d’appels au déclassement pur et simple du parc, une menace grave pour son intégrité.

Malgré ce tableau contrasté, des signes positifs ont été relevés. Des initiatives de développement durable, telles que les projets hydroélectriques portés par l’Alliance Virunga, ont été saluées pour leur impact favorable sur l’entrepreneuriat local et l’amélioration des conditions de vie des communautés riveraines. 

Cependant, le maintien de conflits armés dans la région depuis plus de vingt ans a été identifié comme l’un des principaux obstacles à la préservation du parc. Des activités illégales telles que le braconnage, la déforestation, la spoliation foncière ou encore la pêche illicite continuent d’y proliférer, alimentées par l’instabilité régionale.

Un appel a ainsi été lancé à une mobilisation internationale urgente. Il a été recommandé que les gouvernements des pays voisins, ainsi que des institutions telles que l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations Unies, s’impliquent de manière plus active dans la stabilisation de la zone.

La déclaration s’est conclue sur une note d’espoir : la sauvegarde du Parc National des Virunga, considéré comme le joyau du réseau africain des aires protégées, pourrait devenir un modèle de conservation pour tout le continent, à condition que des décisions fortes soient prises pour garantir sa survie.