![Des latrines construites par MSF [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-08/IMG-20250829-WA0023.jpg?itok=dg4VGrlF)
Par la Rédaction
En août, plus de 10 000 personnes ont fui les combats opposant le groupe terroriste l'AFC/M23 aux combattants Wazalendo, trouvant refuge dans la zone de Mweso, dans la province du Nord-Kivu. Confrontée à une urgence humanitaire grandissante, MSF -Médecins Sans Frontières- a rapidement déployé une intervention d’urgence, pour répondre aux besoins essentiels de cette population vulnérable.
«Mes neuf enfants et moi sommes réfugiés ici et confrontés à la faim. Je ne peux plus accéder aux champs sans être harcelé par les hommes en armes. Beaucoup passent des nuits sans manger. Depuis notre arrivée, aucune aide alimentaire ne nous a été distribuée», a déclaré l'un des déplacés.
La majorité des familles sont arrivées les mains vides, certaines accueillies par des proches, d’autres contraintes de s’abriter dans des sites collectifs ou de dormir à la belle étoile. Partout, les conditions de vie sont précaires : accès limité à l’eau, aux latrines, aux soins et à la nourriture.
Face à l’ampleur des besoins, MSF a déployé deux cliniques mobiles, ayant pris en charge 858 patients entre le 7 et le 22 août. Les pathologies les plus fréquentes étaient le paludisme, les infections respiratoires et les maladies diarrhéiques. Un dépistage nutritionnel mené sur 182 enfants a révélé que 34 % souffraient de malnutrition aiguë modérée.
«De nombreux facteurs peuvent expliquer les niveaux élevés de malnutrition ici. Notamment, l’instabilité généralisée qui a empêché les populations civiles, en particulier les personnes déplacées, d’accéder à leurs champs», explique Boni Amian, coordinateur de projet MSF à Mweso.
En parallèle, MSF a lancé une campagne eau, assainissement et hygiène (WASH), pour prévenir les risques de maladies comme le choléra. L’organisation a installé des réservoirs d’eau, 24 douches, 15 latrines, un réservoir de 15 000 litres, et distribué des kits de nettoyage dans les sites collectifs.
Malgré ces efforts, la situation s’est sévèrement détériorée. Le 28 août, la majorité des déplacés ont été forcés de fuir à nouveau. Ceux qui restaient ont reçu un ultimatum les sommant de quitter Mweso avant le 30 août. Les conditions sécuritaires instables ont largement entravé l’accès à l’aide humanitaire, notamment alimentaire, jugée insuffisante par les acteurs sur le terrain.
«Il est encore trop tôt pour connaître le sort réservé à cette population. Mais nous pouvons être certains que, sans accès aux infrastructures WASH, elle était exposée à un risque accru de maladies», alerte Alec Kelly, chef adjoint des programmes de MSF au Nord-Kivu.
«Une réponse humanitaire coordonnée et rapide est nécessaire de toute urgence. Mweso illustre la nécessité de renforcer davantage le mécanisme d’urgence actuellement en place dans l’est de la RDC, afin de répondre aux besoins liés aux mouvements de population», alerte Boni Amian.
Médecins Sans Frontières, organisation humanitaire médicale internationale indépendante, est présente à Mweso depuis 2007, intervenant régulièrement pour venir en aide aux populations affectées par les conflits et les déplacements forcés.