RDC : le BCNUDH accuse le M23-AFC et d’autres groupes armés d’être responsables de la plupart des exactions contre les civils

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Le groupe armé M23-AFC dans l'est de la République démocratique du Congo [photo d’illustration]
Le groupe armé M23-AFC dans l'est de la République démocratique du Congo [photo d’illustration]

Par Prosper Buhuru 

Le BCNUDH -Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme- a publié, ce jeudi 4 septembre 2025, son rapport mensuel sur la situation des droits humains en RDC -République démocratique du Congo-, révélant une aggravation des atteintes documentées dans les zones en conflit.

Selon le rapport, 535 violations et atteintes aux droits de l’homme ont été enregistrées en juillet, soit une augmentation de 6 % par rapport au mois précédent. La grande majorité de ces abus a été constatée dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, en proie aux violences armées. Le M23-AFC, d’autres groupes armés locaux ainsi que des éléments Wazalendo et ADF figurent parmi les principaux responsables. Les forces nationales de sécurité ont également été mises en cause, bien que dans une proportion moindre.

Le document attire particulièrement l’attention sur la recrudescence des violences sexuelles liées au conflit. Pas moins de 34 incidents ont été rapportés, touchant 69 femmes, une hausse de 38 % par rapport à juin. Le M23-AFC, les Raia Mutomboki, ainsi que d’autres factions Maï-Maï, figurent parmi les auteurs les plus cités. Des cas impliquant des soldats des FARDC et même l’Armée ougandaise ont aussi été documentés.

S’agissant de l’espace civique, le BCNUDH note une légère baisse des atteintes, mais relève que celles-ci demeurent majoritairement le fait des forces de sécurité, en particulier dans le Sud-Kivu, l’Équateur et le Lualaba. Par ailleurs, des défenseurs des droits humains et des journalistes ont bénéficié d’un appui de protection après avoir été ciblés.

Le rapport souligne enfin que la lutte contre l’impunité a progressé, avec plusieurs condamnations prononcées par les juridictions militaires contre des soldats, policiers et civils reconnus coupables de violations graves, notamment des cas de viols, d’assassinats et de terrorisme.

Pour le BCNUDH, ces tendances traduisent l’urgence d’une réponse renforcée des autorités congolaises afin de prévenir de nouvelles violations et d’assurer la justice aux victimes. L’organisme onusien réitère son appel à la responsabilisation des auteurs et au respect des droits fondamentaux de tous les citoyens, même en contexte de crise sécuritaire.

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Vendredi 5 septembre 2025 - 07:47