IGF : Alingete s’en va, Bitasimwa appelé à plus d'actions au-delà de la communication made in consommation extérieure 

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Jules Alingeti, ex-patron de l’IGF
Jules Alingeti, ex-patron de l’IGF

Par Prehoub Urprus

Après quatre années marquées par une présence médiatique forte et une offensive contre la corruption, Jules Alingeti quitte la tête de l’IGF -Inspection Générale des Finances-. Il est remplacé par Bitasimwa Bahii Christophe, nommé par une ordonnance présidentielle lue à la Télévision nationale, mercredi 07 mai 2025, par Tina Salama, porte-parole du chef de l’État Felix Tshisekedi. Le nouveau patron de l’IGF hérite d’une institution à la fois redoutée et scrutée. Le départ d’Alingeti marque la fin d’un mandat au style affirmé, souvent controversé, mais indéniablement transformateur pour l’image de l’IGF. À l’heure du bilan, les regards se tournent vers l’avenir : l’IGF poursuivra-t-elle avec la même intensité sa mission de contrôle, ou amorcera-t-elle un virage plus discret ?

Un départ qui ne passe pas inaperçu

Le départ de Jules Alingete de la tête de l’IGF -Inspection Générale des Finances- marque la fin d’une ère. Nommé en 2020, il est devenu l’un des visages les plus visibles de la lutte contre la corruption en RDC. Sa méthode : des audits spectaculaires, un discours musclé et une médiatisation constante. Mais son style a aussi divisé, suscitant admiration et critiques. Aujourd’hui, les Congolais se posent une question : que doit-on vraiment retenir de son passage ?

Un bilan en clair-obscur

Alingete laisse derrière lui un bilan contrasté. D’un côté, il a contribué à réveiller l’IGF, jusque-là marginalisée, à en faisant un acteur clé de la gouvernance. Sous sa houlette, des centaines de milliards de francs congolais détournés ont été identifiés et plusieurs affaires éclatantes portées à la lumière. Mais d’un autre côté, certains observateurs dénoncent un excès de communication au détriment des poursuites judiciaires effectives. L’absence de condamnations majeures a nourri le scepticisme de ceux qui voient dans l’action de l’IGF une "justice spectacle".

L’IGF, instrument ou vitrine ?

Sous Alingete, l’IGF est devenue un outil stratégique pour le Président Tshisekedi dans sa promesse de rupture avec la corruption. Mais la question demeure : l’IGF est-elle une institution qui transforme réellement les pratiques de gestion publique, ou reste-t-elle une vitrine politique ? L’impact réel de ses interventions reste difficile à mesurer, notamment en l’absence d’une réforme judiciaire forte capable de prendre le relais des enquêtes administratives.

Quel héritage pour demain ?

Le successeur d’Alingete hérite d’une IGF plus visible, mais aussi plus attendue au tournant. Pour que cette institution gagne en crédibilité durable, elle devra aller au-delà des déclarations et s’inscrire dans un écosystème de contrôle robuste, indépendant, et capable de résister aux pressions politiques. Le vrai défi commence maintenant.

Conclusion : un homme, une méthode, un signal

En partant, Jules Alingete emporte avec lui l’image d’un homme qui aura osé, souvent seul contre tous. Son passage à l’IGF restera comme un moment charnière, où la lutte contre les détournements de fonds a cessé d’être un simple discours pour devenir un débat national. Mais pour que cet élan ne retombe pas, il faudra une continuité dans l’action, et surtout une volonté politique ferme de faire de la transparence une culture d’État.

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Vendredi 9 mai 2025 - 10:50