![Les ministres des affaires étrangères de la RDC, du Rwanda et le secrétaire d'état américain marco Rubio [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-05/IMG-20250502-WA0000.jpg?itok=KxwgsZG8)
Par Gloire Balolage
Les États-Unis intensifient leurs efforts diplomatiques, pour mettre fin au conflit armé dans l’est de la RDC -République démocratique du Congo-, où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, poursuivent leur agression. Washington appelle le Rwanda à retirer ses troupes du territoire congolais et à cesser tout soutien au mouvement rebelle.
Selon l’agence Reuters, le conseiller principal du Président américain Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a déclaré, lors d’une interview à Doha, que les États-Unis entendent faire signer un accord de paix d’ici deux mois à la Maison Blanche, accompagné de deux accords miniers bilatéraux. Ces derniers ouvriraient la voie à des milliards de dollars d’investissements occidentaux dans les secteurs miniers du Congo et du Rwanda.
«Lorsque nous signerons l'accord de paix... l'accord sur les minéraux avec la RDC sera signé ce jour-là, puis un accord similaire, mais d'une taille différente, sera signé ce jour-là avec le Rwanda», a précisé Boulos.
L’objectif est de pacifier une région stratégique et riche en ressources naturelles, notamment en or, coltan et tantale, où le conflit perdure depuis plusieurs décennies. L’avancée rapide du M23 en 2025 marque un tournant alarmant, alimentant des accusations croissantes contre Kigali.
Dans le cadre de ce processus de paix, le Rwanda et la RDC doivent soumettre ce vendredi des projets d’accords séparés, comme convenu la semaine dernière à Washington. Une réunion est prévue à la mi-mai entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et les ministres des Affaires étrangères des deux pays, pour finaliser un projet commun.
Cependant, avant toute signature officielle, plusieurs conditions doivent être réunies. Le Rwanda est sommé de retirer ses forces du territoire congolais et de cesser tout appui au M23. De son côté, Kinshasa devra répondre aux préoccupations sécuritaires de Kigali concernant la présence des FDLR.
Parallèlement, des accords économiques bilatéraux doivent être conclus avec les États-Unis. Ils permettront à des entreprises occidentales d’investir massivement dans les mines congolaises et les infrastructures nécessaires à l’exploitation et au traitement des ressources, notamment au Rwanda.
«L'accord avec la RDC est à une échelle beaucoup plus grande… mais le Rwanda a également beaucoup de potentiel dans le domaine minier, pas seulement pour l’extraction, mais aussi pour le traitement, le raffinage et le commerce», a souligné Massad Boulos.
Un comité de suivi composé des États-Unis, du Qatar, de la France et du Togo (au nom de l’Union africaine) a été mis en place, pour superviser la mise en œuvre du processus de paix. Cet effort diplomatique s’inscrit dans une dynamique plus large de stabilisation de la région des Grands Lacs, où les intérêts stratégiques, politiques et économiques s’entremêlent au cœur d’une crise humanitaire persistante.