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Pays à revenu intermédiaire en 2028 : la RDC déterminée à doubler sa pression fiscale pour investir dans la santé et les infrastructures

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Le ministre de l'économie Daniel Mukoko Samba [photo d'illustration]
Le ministre de l'économie Daniel Mukoko Samba [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

La RDC -République démocratique du Congo- réaffirme son ambition de sortir durablement du statut de pays à faible revenu, pour se hisser parmi les économies à revenu intermédiaire. Cette vision stratégique a été réitérée jeudi par le Vice-premier ministre en charge de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, lors d’une conférence sur la valorisation des réalisations multisectorielles du pays à Kinshasa.

«La RDC a fait preuve d’une résilience remarquable au cours des deux dernières décennies, avec des investissements étrangers directs atteignant en moyenne 2 milliards de dollars par an, majoritairement dans le secteur minier. Mais cette situation ne saurait suffire. Notre ambition est claire : devenir une économie à revenu intermédiaire», a-t-il déclaré.

Selon le Vice-premier ministre, le pays doit surmonter deux obstacles structurels majeurs : l’instabilité sécuritaire et la faible attractivité économique. «Ces deux défis sont intimement liés. Aujourd’hui, trois provinces [Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu] vivent sous état de siège, avec des territoires encore sous contrôle de groupes armés. Cela freine considérablement notre croissance», a-t-il reconnu.

Pour redynamiser son économie, la RDC mise également sur une ouverture vers ses neuf pays voisins, en privilégiant une politique de bon voisinage et d’intégration régionale. Daniel Mukoko a rappelé l’initiative du Président Félix Tshisekedi, qui, dès le début de son mandat, a proposé des partenariats économiques aux chefs d’État frontaliers.

De son côté, le ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba, a souligné les avancées en matière d’infrastructures sanitaires. Un vaste programme de construction d’hôpitaux modernes dans les 26 provinces est en cours. «L’objectif est d’offrir un accès de proximité à des soins de qualité. Des centres de diagnostic ont déjà été inaugurés à Kananga et Mbuji-Mayi, ainsi qu’un hôpital moderne à Lubumbashi», a-t-il précisé.

Le ministre a également plaidé pour une relance de la production locale, citant comme exemple la possibilité de fabriquer des moustiquaires imprégnées sur le territoire national, réduisant ainsi la dépendance aux importations.

Bijou Banyaku, représentante du Président en matière de diplomatie et d’affaires juridiques, a insisté sur le rôle central de la diplomatie présidentielle dans la consolidation de la paix. Selon elle, cette diplomatie doit intégrer les réalités locales, notamment les normes coutumières, pour renforcer la légitimité des processus de paix.

«Une diplomatie hybride, qui combine droit écrit et vécu, peut permettre de stabiliser durablement la société congolaise», a-t-elle estimé.

Le directeur de cabinet du ministre des Finances, Alain Malata, a présenté les réformes engagées pour accroître les ressources publiques. «Notre ambition est de porter les recettes publiques à 20 % du PIB d’ici 2028, contre 15 % actuellement», a-t-il déclaré. Cette progression passerait notamment par la digitalisation, la lutte contre les flux financiers illicites, la coopération fiscale internationale et l’élargissement de l’assiette fiscale.

Les dépenses publiques sont également réorientées vers les infrastructures économiques, qui représentent désormais 6 % du budget national.

Organisée par le bureau de l’ambassadeur itinérant du Chef de l’État, la conférence a réuni plusieurs délégations internationales venues notamment de la France, de l’Afrique du Sud, du Cameroun, du Bénin et de la République centrafricaine. Un signe d’intérêt croissant pour le potentiel économique et géopolitique de la RDC, au moment où le pays cherche à se repositionner sur l’échiquier régional et international.

Vendredi 30 mai 2025 - 14:41