RDC : les magistrats rappellent au ministre de la justice « la chaine justice» est malade, c'est donc tous les maillons qui sont malades y compris le Ministre de la Justice»

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Le président Félix Tshisekedi entouré de plusieurs magistrats
Le président Félix Tshisekedi entouré de plusieurs magistrats [ photo d'illustration]

Par Grevisse Tekilazaya 

Le SYNAMAC -Syndicat autonome des magistrats du Congo- digère mal les sorties médiatiques du ministre d'État, ministre de la Justice, Constant Mutamba, sur la responsabilité des magistrats dans les mauvaises pratiques recensées de la justice. Cette structure invite, dès lors, le Min'Etat Constant Mutamba à arrêter avec ses agressions et chercher à travailler avec les Magistrats dans cette lutte dans laquelle il n'est pas seul.

 Dans un communiqué, le SYNAMAC rappelle au Ministre de la Justice que "la magistrature est la seule institution de la République, où les Magistrats travaillent sans Frais de fonctionnement ni fonds secrets de recherche, et dans des conditions exécrables".

Poursuivant dans la même optique, cette structure des magistrats qualifie de populistes et outrageants les propos tenus par le Min'Etat à l'égard de tout un corps. 

D'après le SYNAMAC, si la justice doit être considérée comme une chaine, la magistrature n'est que l'un des maillots parmi les autres acteurs de l'administration de la justice, qui en sont aussi les maillons. "Il s'agit, entre autres, des avocats, des parties, du Ministre de la Justice. Si <<la chaine justice>> est malade, c'est donc tous les maillons qui sont malades, y compris le Ministre de la Justice. Car, chacun a sa part de responsabilité dans l'administration de la Justice", écrit le SYNAMAC.

Par ailleurs, le SYNAMAC dénonce les consultations populaires initiées par Constant Mutamba, où, selon elle, ce dernier se transformerait tantôt en juge, qualifiant certaines œuvres du juge des décisions iniques, ou en procureur, ordonnant des arrestations, d'une part, et, de l'autre, la création des commissions ayant pour objet de statuer sur les actes des magistrats.

 

"Le SYNAMAC attire l'attention des membres du bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature sur la participation de certains magistrats dans des commissions créées, en vue de censurer les actes relevant des attributions des cours, tribunaux et parquets, et ce, sans s'en référer à leur hiérarchie respective. Pareil agissement ne doit pas laisser indifférent", peut-on lire dans ledit communiqué.

 

Visiblement outré par certains agissements du Min'Etat depuis son entrée en fonction, le SYNAMAC précise que ce qui est dit sur la condamnation de la République ou des entreprises publiques n'est pas toujours vrai.

Jeudi 15 août 2024 - 22:36