Tueries dans l'Est de la RDC : Le Gouvernement congolais veut coincer Paul Kagame !

Catégorie
Image
Le vice-Ministre Samuel Mbemba lors d'un entretien avec le MinEtat de la Justice Constant Mutamba.
Le vice-Ministre Samuel Mbemba lors d'un entretien avec le MinEtat de la Justice Constant Mutamba.

Par Don Benjamin Makolo

A l'occasion de la conférence organisée par African Legal AID, le Vice-ministre de la Justice et Contentieux internationaux, Samuel Mbemba, a profité de la tribune lui offerte, ce jeudi 31 octobre 2024, pour réaffirmer la détermination de l'État congolais à traduire en justice le président rwandais, Paul Kagame, pour instrumentalisation des groupes armés dans la partie est de la RDC -République démocratique du Congo-.

Lors de son allocution, Samuel Mbemba Kabuya affirme que «bientôt, très bientôt, toutes les initiatives judiciaires vont pleuvoir sur monsieur Paul Kagame, ses complices et le Rwanda qu'il a embarqué dans son entreprise criminelle à l'est du pays, où ils pillent et volent les minerais, violent les femmes et enfants et massacrent des populations dans la partie est de notre pays. Car, les agressions répétées du Rwanda contre la République démocratique du Congo sont des actes comparables aux crimes de génocide, de guerre et contre l'humanité".

Face à la préoccupation de la compétence en droit sur les exactions criminelles perpétrées par les groupes armés, Samuel Mbemba précise que «conformément à la vision du Chef de l'État Félix Tsbisekedi et la direction de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, le Gouvernement congolais est déterminé à poursuivre Paul Kagame où qu'il se cache. Vous devez savoir que l'agression est souvent le crime mère qui précède d'autres atrocités. Il est donc anormal que la compétence de la CPI dans la poursuite du crime d’agression soit limitée comme cela a été adopté à Kampala en 2010".

Par ricochet, le vice-ministre de la Justice a également abordé un point important : la compétence limitée de la CPI -Cour Pénale Internationale- en matière des poursuites pour le crime d’agression. Car, en raison de l’amendement de Kampala adopté en 2010, la CPI est limitée dans sa capacité à juger ce type de crime, une situation que Me Mbemba juge «anormale». Et, à cet effet, il a exhorté les États africains à peser en faveur d’une révision de cet amendement lors des débats de juillet 2025, afin que la CPI puisse traiter le crime d’agression au même titre que les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les génocides. «Le mois de juillet 2025 est le moment décisif où les États africains devront peser de tout leur poids sur cette question», a-t-il martelé.

Il sied, en effet, de noter que la République démocratique du Congo a déposé une plainte contre le Rwanda devant la Cour de Justice de l'EAC -États d’Afrique de l’Est-, dénonçant des violations de sa souveraineté nationale. La première audience, tenue le 26 septembre dernier, a montré les manœuvres des avocats rwandais, qui ont tenté de bloquer la procédure en rejetant les documents en français, y compris des rapports des Nations Unies attestant la présence militaire rwandaise sur le sol congolais.

Vendredi 1 novembre 2024 - 21:28