Guerres à répétition à Rutshuru : Badilika Droits Humains Asbl réclame une justice transitionnelle pour plus de 9.000 victimes de crimes graves recensées 

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La population fuyant les affres des groupes armés dans l’est de la RDC
La population fuyant les affres des groupes armés dans l’est de la RDC

Par la Rédaction 

Dans un rapport parvenu à opinion-info.cd, ce vendredi 11 juillet 2025, l'organisation Badilika Droits Humains alerte sur l’ampleur et la persistance des crimes graves commis dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, entre 1996 et 2023. L’étude, réalisée avec l’appui de la société civile locale, recense plus de 9.100 victimes de meurtres, disparitions forcées, violences sexuelles et enrôlements d’enfants.

Sur cette période, plus de 6.000 civils ont été tués, souvent lors de massacres systématiques, et plus de 1.600 enfants ont été recrutés de force par des groupes armés, dont le CNDP, les FDLR, les Mai-Mai, les FARDC, le RCD, l’AFDL/APR et, plus récemment, le M23. Le rapport met également en lumière l’usage de la violence sexuelle comme arme de guerre, touchant près de 450 personnes.

"Nous ne cherchons pas à désigner des coupables individuels, mais à établir une responsabilité historique, politique et militaire", explique l’équipe de Badilika. Le document pointe l'impunité persistante et appelle à une justice transitionnelle crédible, fondée sur la vérité, la reconnaissance des victimes, des réparations et des garanties de non-répétition.

Badilika exhorte les autorités congolaises à relancer les commissions vérité et réconciliation, à établir un registre national des victimes et à rendre opérationnel le FONAREV -Fonds national des réparations des victimes-. L’ONG plaide également pour un appui régional et international à la mise en place d’un tribunal spécial pour la RDC, en collaboration avec les mécanismes africains et onusiens.

Dans un territoire encore partiellement occupé par des groupes armés, où certains auteurs présumés de crimes occupent des postes dans l'administration ou les forces de sécurité, l’appel de Badilika fait écho aux attentes d'une population meurtrie : "Sans justice, il n’y aura pas de paix durable", conclut l’ONG.

Vendredi 11 juillet 2025 - 13:57