Butembo : plus de 1200 détenus sans jugement à la prison centrale de Kakwangura (REDHO)

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Prison centrale de Kakwangura dans la ville de Butembo [photo d’illustration]
Prison centrale de Kakwangura dans la ville de Butembo [photo d’illustration]

Par Prehoub Urprus

À la prison centrale de Kakwangura, dans la ville de Butembo, les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur 1478 personnes incarcérées, seules 218 ont été jugées et condamnées à ce jour. Les autres, pour la plupart en détention préventive, attendent encore l’examen de leur dossier. Une situation jugée alarmante par le REDHO -Réseau pour la Défense des Droits de l’Homme-.

Selon Muhindo Wasivinywa, coordonnateur de cette ONG locale, cette lenteur judiciaire s’apparente à une double peine pour les détenus. "En plus d’être privés de liberté, ils sont privés de justice. Cette situation viole leurs droits fondamentaux et aggrave la surpopulation carcérale", déplore-t-il.

En toile de fond, l’état de siège instauré en 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, qui a transféré l’essentiel du pouvoir judiciaire aux autorités militaires. Si cette mesure visait à rétablir l’autorité de l’État dans les zones en crise, son impact sur le fonctionnement normal des juridictions militaires continue de susciter des critiques.

Pour le REDHO, cette paralysie partielle du système judiciaire nourrit la frustration des familles et contribue à la perte de confiance dans les institutions judiciaires. L’organisation appelle à un renforcement urgent en magistrats au sein des juridictions militaires, afin de fluidifier les procédures et garantir aux prévenus leur droit à un jugement dans un délai raisonnable.

"Ce n’est pas seulement une question de justice, c’est aussi une question de dignité humaine", conclut Muhindo Wasivinywa.

Samedi 12 juillet 2025 - 10:56