![Les évêques de la CENCO au sortir de leur échange avec le chef de l'État Félix Tshisekedi [ Photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-02/images%20%281%29%20%286%29.jpeg?itok=8OiCXAn6)
Par Prosper Buhuru
La CENCO -Conférence Épiscopale Nationale du Congo- s’est dite "horrifiée" par le verdict de la Haute Cour militaire de Kinshasa, ayant condamné à mort l’ancien Président Joseph Kabila. Dans une déclaration rendue publique, ce lundi 06 octobre 2025, les évêques catholiques rappellent leur opposition totale à la peine de mort, qu’ils considèrent contraire à la dignité humaine et à l’enseignement de l’Évangile.
Les prélats soulignent que la levée du moratoire sur la peine capitale, décidée par le ministère de la Justice, en mars 2024, va à l’encontre des engagements en faveur de la défense de la vie et de la paix nationale.
"La peine de mort constitue un échec pour une communauté digne de ce nom et blesse la dignité de la personne humaine créée à l’image de Dieu", indique le message signé par Mgr Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi et président de la CENCO.
La hiérarchie catholique rappelle que la Constitution congolaise consacre le caractère sacré de la vie humaine et que l’exécution d’un condamné viole ce principe fondamental. Elle invite le gouvernement et toutes les institutions à privilégier la justice réparatrice et non punitive.
Au-delà du cas Kabila, la CENCO réaffirme la nécessité d’un dialogue national inclusif pour surmonter les crises politiques et sécuritaires qui divisent le pays. Les évêques exhortent les dirigeants congolais, la société civile et l’opposition, armée ou non, à "s’engager fermement contre la culture de mort et le risque de balkanisation".
Dans un contexte marqué par la guerre à l’est de la RDC, la CENCO appelle les acteurs politiques à rejeter "l’illusion qu’une paix juste peut être obtenue par la force des armes" et à renouer avec les accords de paix existants.