![L'activiste de la lucha, Jedidia Mabela [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-10/IMG-20251002-WA0026.jpg?itok=R4JRAqbe)
Par Gloire Balolage
Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) monte au créneau pour dénoncer l’arrestation jugée arbitraire de deux de ses membres actifs à Kisangani, dans la province de la Tshopo. La LUCHA s’indigne contre ce qu’elle considère comme une tentative d’intimidation et de musellement des voix critiques envers la gestion de la chose publique.
Dans un communiqué de presse publié ce jeudi 3 octobre 2025, le mouvement affirme que ses militants, Jedidia Mabela et Zackarie Kingombe, sont actuellement détenus de manière illégale après avoir pris part à un sit-in pacifique contre la mauvaise gouvernance dans la province. Le document dénonce ce qu’il qualifie de "répression brutale" et "instrumentalisation de la justice" par les autorités provinciales.
D’après les faits rapportés, Jedidia Mabela a été arrêté le 1er octobre 2025, conduit au parquet général de Kisangani, puis transféré à la prison centrale de la ville. Le même jour, il a été déféré en procédure de flagrance devant le Tribunal de paix Kisangani/Makiso, sous les accusations "fallacieuses", selon la LUCHA, d’imputations dommageables et de propagation de faux bruits.
Le lendemain, le 2 octobre, c’est Zackarie Kingombe qui aurait été "enlevé" par six hommes armés. À ce jour, indique le communiqué, ni le lieu de sa détention ni les raisons officielles de son arrestation n’ont été rendus publics, plongeant ses proches et camarades dans l’inquiétude la plus totale.
Pour la LUCHA, ces arrestations ne sont pas anodines. Le mouvement y voit une manœuvre ciblée contre deux militants connus pour leur engagement citoyen et pacifique en faveur de la transparence et de la responsabilité dans la gestion publique. Tous deux avaient pris part, le 30 septembre, à une manifestation pacifique devant l’Assemblée provinciale, violemment dispersée par les forces de l’ordre, faisant plusieurs blessés, dont un grave.
Dans son communiqué, le mouvement accuse ouvertement le gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendongolia, d’être à l’origine de cette répression, l’accusant d’utiliser les institutions judiciaires et sécuritaires à des fins politiques. Depuis son arrivée à la tête de la province, selon la LUCHA, la gestion des ressources publiques se fait dans une "opacité totale", sans bénéfice tangible pour la population.
Le mouvement cite en exemple le financement controversé, en août dernier, d’un double concert festif de l’artiste Rebo Chulo. Une dépense jugée inappropriée et provocante dans une province confrontée à de graves carences en électricité, en eau potable et en infrastructures routières.
Face à ce qu’elle considère comme une "dérive autoritaire", la LUCHA exige la libération immédiate et inconditionnelle de Jedidia Mabela et Zackarie Kingombe. Elle appelle également à la fin de la "traque" contre les autres militants qui, selon elle, vivent désormais dans la clandestinité, craignant des arrestations arbitraires.
Dans sa déclaration, le mouvement interpelle directement le président de la République, Félix Tshisekedi, et son gouvernement. Il leur demande de garantir le respect des droits fondamentaux de tous les citoyens et de ne pas laisser le concept d’« État de droit » devenir un simple slogan sans effet.
Enfin, la LUCHA rappelle que dans toute démocratie véritable, critiquer la gestion des autorités publiques ne peut en aucun cas être assimilé à un crime. Elle promet de poursuivre son combat, de manière pacifique, pour une gouvernance plus juste et transparente au service des citoyens de la Tshopo.