Campagne électorale : La recette "Bile" pour mettre complètement fin à l'insécurité récurrente en RDC 

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Joëlle Bile lors de son point de presse
Joëlle Bile lors de son point de presse

Par la Rédaction 

"Si je suis [élue] Présidente [de la République], je pense qu'il sera opportun, essentiel de mettre toutes les parties prenantes ensemble. Qu'est-ce que j'entends par parties prenantes ? D'abord, les communautés [locales]. Parce que ce n'est pas seulement dans l'est du pays. C'est également dans une partie de Maï Ndombe, avec les Teke et les Yaka, comme cela a été le cas avec les Kamwina Nsapu au Kasaï, et à l'Équateur avec les Enyele. [Je vais] commencer par mettre toutes les parties prenantes ensemble, comprendre le problème, parce qu'on ne peut pas résoudre une question, lorsqu'on n'en a pas la genèse. Et il faut que toutes les parties soient là, en plus des communautés. Je pense qu'il faut prendre langue, d'une certaine manière, avec les parties extérieures au problème. Cela veut dire, certainement avec les pays qui nous agressent. Certainement avec d'autres groupes armés qui ont élu domicile dans notre territoire. Sans le dialogue, à mon avis, sans la démarche de comprendre, d'écouter les uns les autres, je crois que le règlement de ce conflit est parti encore pour plusieurs années. Donc, ma réponse, c'est établir le dialogue avec les uns les autres, pour en ressortir les causes profondes, afin de trouver des réponses" idoines, efficaces et efficientes. Voilà, en substance, la stratégie "Bile", une fois élue Présidente de la République, pour finir complètement le cycle des guerres d'agression et le phénomène "groupes armés" en RDC. Décryptage.

 Dialogue, panacée 

C'est une véritable thérapeutique de choc. Assorti d'un diagnostic sans complaisance.

"Sans le dialogue, à mon avis, sans la démarche de comprendre, d'écouter les uns les autres, je crois que le règlement de ce conflit est parti encore pour plusieurs années", déclare Joëlle Bile Batali, candidate n°25 à la présidentielle du 20 décembre prochain, en réponse à la question des journalistes, au cours de l'émission du CSAC -Conseil supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication-.

Pour Joëlle Bile Batali, le dialogue demeure la panacée pour la pacification, la stabilité, la sécurité, l'unification et la réconciliation nationale.

À ce stade, une question taraude les esprits. Dialoguer, oui. Mais dialoguer avec qui ?

 Dialoguer avec les parties prenantes 

Joëlle Bile Batali pense que si elle est Présidente, "il sera opportun, essentiel de mettre toutes les parties prenantes ensemble."

"Qu'est-ce que j'entends par parties prenantes?", s'interroge-t-elle, dans une démarche dialécticienne. Avant de répondre :"D'abord, les communautés [locales]. [Je vais] commencer par mettre les parties prenantes ensemble, comprendre le problème, parce qu'on ne peut pas résoudre une question, lorsqu'on n'en a pas la genèse."

Dans la résolution des conflits, la maîtrise de tous les éléments déclencheurs, que Joëlle Bile Batali appelle "la genèse" de la crise est la clé de voûte de toute solution au problème.

Et les communautés locales sont les premières ressources auprès desquelles on doit obtenir les vraies causes du conflit. Parce que ce sont elles qui sont les premières concernées.

Voilà qui a poussé cette dame qui maîtrise les questions des résolutions des conflits, à mettre les communautés locales en avant-plan des parties prenantes avec lesquelles il faudra dialoguer, pour éradiquer l'insécurité du territoire national rd-congolais.

Aristote n'a-t-il pas dit qu'il faut s'attaquer aux causes premières, pour résoudre un problème ?

 Dialoguer avec le M23 et le Rwanda ! 

Ce n'est pas tout. La candidate n°25 à la prochaine présidentielle pense qu'au-delà des communautés locales, il y a également les groupes armés locaux et étrangers, ainsi que les pays impliqués directement ou indirectement dans la crise.

"Et il faut que toutes les parties soient là, en plus des communautés. Je pense qu'il faut prendre langue, d'une certaine manière, les parties extérieures au problème. Cela veut dire, certainement avec les pays qui nous agressent; certainement avec d'autres groupes armés qui ont élu domicile dans notre territoire", a indiqué Joëlle Bile Batali.

Par "les pays qui nous agressent", il faudra entendre notamment le Rwanda et l'Ouganda, tandis que le terme "groupes armés" évoque, entre autres, le M23 -Mouvement du 23 mars-.

 Bile a vu juste 

Sous les tropiques rd-congolaises, où, d'une part, le régime Tshisekedi refuse toute négociation avec le Rwanda et/ou le M23, présentant ces derniers comme les vrais agresseurs du Congo, et, de l'autre, est considéré comme un paria tout Congolais qui oserait échanger avec ces agresseurs patentés de la RDC, Joëlle Bile Batali sera a priori accusée de jouer le jeu des ennemis du Congo.

Surtout que, depuis toujours, la Communauté internationale, avec, en tête, les États-Unis d'Amérique, n'a cessé d'inviter Kinshasa à négocier avec Kigali, Kampala et le M23, pour la résolution de la crise dans l'est de la RDC.

Mais, à y regarder de près, des analystes objectifs convergent sur le fait que Joëlle Bile Batali a vu juste. Car, le Rwanda, l'Ouganda et le M23 ne sont pas à considérer comme étrangers à la crise qui sévit dans la partie orientale de la RDC. Au contraire, ces deux pays, avec le M23, sont tellement impliqués dans cette crise, qu'ils doivent être considérés comme des parties prenantes à mettre ensemble, autour d'une même table.

À en croire ces analystes, Joëlle Bile refuse de jouer à l'hypocrisie de l'actuel régime, qui souffle le chaud et le froid sur le Rwanda, l'Ouganda et le M23. Car, soutiennent ces analystes, l'administration Tshisekedi collabore avec les mêmes personnes qu'elle présente comme des agresseurs et ennemis du Congo. Ils en veulent pour preuve la mutualisation des Forces FARDC-UPDF et l'adhésion de la RDC à l'EAC -East African Community- sous la bénédiction ou le parrainage du Rwanda.

Par contre, cette candidate portée par la Société civile, en tant que membre à part entière de la LINA -Ligue nationale des Anamongo-, sait capitaliser les avantages du dialogue au profit du Congo. Par le simple fait qu'il mettra à nu les agendas cachés des uns et des autres. Surtout les velléités expansionnistes de ceux qui tiennent mordicus à la balkanisation de la RDC.

 Conclusion 

Il sied de noter que les négociations avec les agresseurs ne relèvent pas de la faiblesse, comme le font croire ceux qui ne maîtrisent même pas l'abécédaire de la diplomatie. Au contraire, c'est la capacité diplomatique d'un État, grâce à la dextérité managériale de ses dirigeants, à résoudre les problèmes qui se posent à l'intérieur du pays comme dans toute la sous-région des Grands Lacs.

"Sans le dialogue, à mon avis, sans la démarche de comprendre, d'écouter les uns les autres, je crois que le règlement de ce conflit est parti encore pour plusieurs années. Donc, ma réponse, c'est établir le dialogue avec les uns et les autres, pour en ressortir les causes profondes, afin de trouver des réponses idoines", a conclu Joëlle Bile Batali, candidate n°25 à la prochaine présidentielle.

Lundi 11 décembre 2023 - 13:34