Par la Rédaction
Des interrogations ne tarissent pas, au lendemain des attaques meurtrières ciblées de la résidence du député national Vital Kamerhe suivies du coup de force au Palais de la Nation, intervenus le dimanche 19 mai 2024. Alors que les Congolais se questionnent à longueur de journée, depuis ce dimanche du drame, sur les liens qu'auraient ces assaillants, d'une part, et, de l'autre, sur leurs vrais mobiles, voilà qu'un BS -Bulletin de service- de l'état-major du Renseignement militaire n° 095/2010, daté du 06 décembre 2010, confiait déjà, en son temps, au lieutenant Zidisa Freddy, adjudant Luyindula Diongo et trois éléments du département de sécurité militaire, sous le commandement du capitaine Nkulu Maloba, la mission de rechercher partout à Kinshasa, arrêter et acheminer à l'état-major du renseignement militaire, monsieur Christian Malanga Musumadi, résidant sur 12ème Rue, dans la commune de Limete. Ce qui suscite encore des inquiétudes et des interrogations sur le dysfonctionnement, la défaillance et les faiblesses de l'appareil sécuritaire rd-congolais.
Comment les autorités politiques, militaires, sécuritaires et des services de renseignement ont accepté de recevoir Christian Malanga sur le sol congolais, pendant qu'il est très bien connu de ces mêmes services depuis des années, pour avoir été dans le collimateur de l'état-major de renseignements militaires ?
Voilà la grande question qui met en mal toutes les hypothèses excluant les liens entre Christian Malanga et certaines autorités qui coiffent le circuit décisionnel sécuritaire et des renseignements militaires.
Car, un recherché des renseignements militaires est considéré comme un paria dont l'identité est remise à tous les services et affichée dans tous les postes frontaliers du pays, de sorte qu'il sera arrêté partout où on le trouverait sur toute l'étendue du territoire national.
Fallait-il vraiment abattre le chef de file, Christian Malanga, alors qu'il y avait toutes les possibilités de juste le neutraliser puis l'arrêter ? Certains analystes entrevoient par la mort de Christian Malanga, une manière d'effacer toutes les traces, pour que, lors des enquêtes, les vérités ne soient pas révélées sur les liens et les mobiles. Car, c'est lui seul qui détient les vraies informations sur les tenants et ce qui aurait été les aboutissants de ces attaques meurtrières ciblées.
Aussi curieux que cela puisse paraître, ici, Christian Malanga, pourtant recherché par les renseignements militaires, est, par contre, bien accueilli par les autorités congolaises, comme s'il n'avait aucun précédent avec les services du pays.
Même si, comme d'aucuns le soutiennent, il est revenu au pays dans la casquette d'un homme d'affaires, les services des renseignements et de sécurité au niveau des frontières auraient dû être en mesure de le démasquer. Et cela aurait pu aider à éviter les événements sanglants et macabres qui se sont déroulés à Kinshasa, un dimanche de la pentecôte.
Comment ces assaillants sont-ils parvenus à accéder allègrement au Palais de la Nation, siège du Président de la République, première Institution du pays ? Alors que tous les sièges des Institutions étatiques jouissent du principe de l'inviolabilité, ces assaillants ont violé et désacralisé le siège de la première Institution du pays, non sans ternir l'image de la RDC, montrant les défaillances et faiblesses de son appareil sécuritaire.
Compte tenu de ce qui précède, des voix s'élèvent pour que les autorités concernées, à savoir, le VPM de l'Intérieur, le VPM de la Défense, le Chef d'état-major général des FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo-, l'Inspecteur général de la PNC -Police nationale congolaise-, ainsi que les patrons de la DGM -Direction générale des Migrations-, de l'ANR -Agence nationale des Renseignements- et de la DEMIAP -Détection militaires et actions anti patrie-, puissent démissionner de leurs fonctions et s'expliquer lors des enquêtes appelées de tous les vœux, pour que la lumière éclate au grand jour sur ces attaques meurtrières ciblées.
C'est seulement dans cette logique que les responsabilités seront véritablement établies, les commanditaires et les auteurs, eux, identifiés et sévèrement sanctionnés.