Par Prehoub Urprus
Le Cadre de Concertation des Forces Politiques et Sociales a lancé, ce jeudi 15 mai 2025, à Kinshasa, un appel urgent en faveur d'une coordination concertée entre les efforts de paix régionaux et internationaux engagés dans la résolution de la crise entre la RDC et le Rwanda. Dans une déclaration cosignée par Claudel Lubaya et Seth Kikuni, la plateforme déplore la multiplication d’initiatives parallèles motivées par des intérêts divergents, qu'elle juge inefficaces et préjudiciables à la souveraineté congolaise.
Tout en saluant l'implication d'acteurs comme les États-Unis, le Qatar, l’Union Africaine, la SADC et l’EAC, le Cadre de Concertation alerte sur le risque de dispersion diplomatique. Il plaide pour une approche diplomatique "cohérente, efficace et holistique", afin de garantir une paix durable.
Mais au-delà du dialogue bilatéral avec Kigali, la plateforme insiste : "La crise actuelle est d’abord interne." Selon elle, les racines du mal résident dans la gouvernance jugée autoritaire du Président Félix Tshisekedi, marquée par une répression de la dissidence, une instrumentalisation de l'appareil d'État et un manque de légitimité des institutions issues des élections de décembre 2023, qualifiées de frauduleuses.
Le document dénonce une crise multidimensionnelle [politique, éthique et morale] qui creuse le fossé entre le pouvoir et une population "marginalisée, appauvrie et désabusée." Dans ce contexte, les médiations étrangères, bien qu’animées de bonnes intentions, sont jugées inadéquates face à des problématiques structurelles et profondes.
Le Cadre de Concertation rappelle que la RDC a déjà démontré sa capacité à résoudre ses crises par elle-même, en référence à la Conférence nationale souveraine ou encore au dialogue du Centre interdiocésain. "Confier la résolution de la crise interne à des acteurs externes sans une approche concertée questionnerait la maturité du peuple congolais et sa classe dirigeante, 65 ans après l’indépendance", souligne la déclaration.
En conclusion, la plateforme en appelle à une "collaboration concertée" entre les partenaires internationaux et les forces vives congolaises, en vue d’une solution définitive, durable et enracinée dans les réalités du pays.
