
Par Prehoub Urprus
Le Gouvernement congolais a tenu à lever toute équivoque sur la non-opérationnalité des banques dans les zones actuellement sous occupation du M23-AFC. Contrairement à certaines rumeurs persistantes, la fermeture de ces institutions financières ne résulte pas d’une décision politique de Kinshasa, mais bien d’un contexte sécuritaire et juridique délicat.
Lors d’un briefing de presse tenu mardi 3 juin 2025, le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a précisé que la suspension des activités bancaires dans les villes comme Goma et Bukavu découle des contraintes imposées par le droit international, notamment les sanctions économiques visant les groupes armés actifs dans la région.
"Les banques ne sont pas fermées par volonté du Gouvernement. Aucune banque ne peut légalement opérer avec un mouvement sous sanctions américaines. Ces entités n’ont pas le droit d’utiliser le dollar américain, et toute infraction dans ce sens exposerait les institutions financières concernées à de lourdes sanctions", a-t-il affirmé.
Patrick Muyaya a également rappelé que la sécurité des épargnants constitue une priorité, dans un environnement marqué par l’insécurité chronique et l’absence de garanties juridiques dans les zones occupées.
Concernant la relance partielle de la CADECO dans ces zones, le Gouvernement indique que cette initiative, portée par les autorités de fait, reste hors du cadre légal national et international, et n’apporte aucune solution durable aux besoins économiques des populations.
En appelant à la prudence face à certains discours accusateurs, le Porte-parole du Gouvernement a insisté sur l’engagement de Kinshasa à faire progresser les efforts de paix, afin de restaurer l’autorité de l’État et rétablir l’ensemble des services publics, y compris les institutions financières.
"Le Président de la République et tout le Gouvernement travaillent à accélérer les processus de paix. Cette situation doit cesser. Nous devons rester mobilisés et solidaires envers les populations qui vivent sous occupation", a conclu Patrick Muyaya.
Cette sortie vise à répondre aux inquiétudes croissantes exprimées par des acteurs de la société civile, certains élus et plusieurs cadres de l’opposition politique, tout en clarifiant les responsabilités et les limites imposées par le contexte régional et international.