Par Serge Mavungu
Face aux multiples initiatives politiques en cours, du Gouvernement aux opposants, en passant par les confessions religieuses, une voix longtemps silencieuse s’élève : celle de la jeunesse congolaise. Dans un discours solennel à la Nation, ce dimanche 15 juin 2025, la Nouvelle Génération Congolaise a brisé le silence, dénonçant son exclusion du débat national et appelant à un sursaut collectif de la jeunesse.
"Pourquoi la Nouvelle Génération congolaise ne s’exprime pas ?", interroge d’entrée le message, qui accuse la classe politique, majorité comme opposition, de monopoliser le débat depuis des décennies. "Ce sont toujours les mêmes visages, les mêmes logiques, les mêmes calculs", regrette le mouvement, qui refuse désormais d’être ignoré, manipulé ou instrumentalisé.
Dans une adresse résolument critique, le discours pointe du doigt non seulement les agressions étrangères, notamment du Rwanda et de l’Ouganda, mais aussi la "trahison" de certains Congolais accusés de complicité avec l’ennemi et de pillage des ressources publiques.
"Voler les ressources du peuple, c’est trahir doublement la Nation", martèle la déclaration.
Le message va plus loin en exigeant un véritable changement de paradigme : "Le Congo est appelé à la grandeur, à la souveraineté réelle. Mais pour y parvenir, il faut un changement de génération.
À l’endroit du président de la République, le mouvement demande l’intégration "réelle et compétente" de la jeunesse dans les processus nationaux et la création d’un cadre permanent de dialogue intergénérationnel.
À la classe politique, il est demandé d’arrêter la marginalisation des jeunes et de faire de la place à "une relève crédible".
Enfin, aux jeunes eux-mêmes, le message est clair : "Organisez-vous. Unissez-vous. Prenez la parole. Entrez dans l’histoire."
La Nouvelle Génération Congolaise lance un appel à la tenue de concertations nationales de la composante Jeunesse afin de dresser un cahier des charges de leurs aspirations et de participer autrement à la construction de la République.
"Nous ne sommes pas le futur. Nous sommes le présent. Et ce présent nous appartient", conclut le message.
Cette sortie marque un tournant dans le paysage politique congolais, où la jeunesse, pourtant majoritaire démographiquement, reste encore marginalisée dans les sphères de décision. Reste à savoir si l’appel trouvera un écho auprès des institutions.