![Gouvernorat du Nord-Kivu [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2023-12/IMG-20231213-WA0018.jpg?itok=-yx6C-nb)
Par Prosper Buhuru
La question vaut son pesant d'or. Car, il y a peu, sur les antennes de France 24 télévision et RFI -Radio France Internationale-, le Président sortant, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait confirmé l'exclusion des territoires de Rutshuru et Masisi des élections du 20 décembre 2023. Aujourd'hui, il ressort qu'il sera difficile, pour ne pas dire impossible, dans ce contexte, d'organiser les élections du gouverneur et vice-gouverneur, ainsi que des sénateurs dans la province du Nord Kivu. Par le simple fait que l'Organe délibérant du Nord Kivu sera privé de 14 de ses députés provinciaux qui devaient provenir de Rutshuru et Masisi, deux territoires malheureusement exclus des élections. À moins que la politique, comme on en a l'habitude, ne l'emporte sur le droit.
Les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales ainsi que municipales vont se tenir le 20 décembre prochain, en RDC -République Démocratique du Congo-. Ces scrutins auront lieu même dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sous état de siège. La rédaction d'Opinion-info.cd s'est intéressée sur la question de savoir quel sera l'avenir des candidats élus au niveau provincial et municipal, particulièrement au Nord-Kivu.
Depuis le 06 mai 2021, le Nord-Kivu et l'Ituri sont sous état de siège, suite à l'insécurité grandissante qui prévaut dans ces deux provinces de la RDC. Plus de deux ans après, le Président de la République avait décidé d'alléger les effets de cette mesure spéciale, instruisant ainsi aux Gouverneurs militaires de rétablir l'administration civile dans les entités décentralisées jugées sécurisées.
Avec la requalification de l'état de siège, les conseillers municipaux élus, auront le plein droit de siéger, estime Aimable Gafurura, analyste politique et défenseur des droits humains. «On a pris de nouvelles mesures par rapport à l'état de siège. Les juridictions civiles ont repris leurs fonctions. Au niveau municipal, je ne vois pas qu'il y ait empêchement, même s'ils sont concernés par les élections des bourgmestres», a-t-il expliqué.
Par contre, tous les candidats députés provinciaux du Nord-Kivu ne pourront pas siéger à l'assemblée provinciale, après les élections du 20 décembre. A en croire Maitre Jean-Claude Mwamba Matabaro, avocat au barreau de Goma, ces élus provinciaux pourront représenter le peuple après la tenue des élections dans les territoires de Rutshuru et Masisi, exclus du processus électoral.
«On ne peut pas constituer l'assemblée plénière alors qu'il y a encore deux circonscriptions attendues, dont chacune a sept députés provinciaux. Je ne pense pas qu'on puisse y arriver. Seulement, en politique, il y a beaucoup de choses qui se font», explique ce défenseur juridique.
Compte tenu de ce qui précède, l'exclusion des territoires de Rutshuru et Masisi des élections de 2023, empêchera aussi le vote du Gouverneur de province, le Vice-gouverneur et les sénateurs du Nord-Kivu.