Droits humains : le surpeuplement de la prison de Makala ( de 1500 à 8444 détenus) , un constat amer du ministre Albert Fabrice Puela

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surpeuplement Prison Makala.
surpeuplement Prison Makala.

Par Jean-Chrysostome Luntadila

Le Ministre des Droits humains Albert-Fabrice Puela vient d'entamer une série de visites dans les maisons carcérales en RDC. Ce jeudi 10 juin 2021, il a visité la Prison centrale de Makala avec pour objet : l'évaluation des conditions carcérales dans le plus grand centre pénitentiaire de la capitale congolaise, un des aspects importants des droits humains.

C'est à 11 heures que la ronde de la prison a commencé après un tête-à-tête entre le Ministre Puela  et le directeur de la Prison de Makala Flory Kadimba. Plusieurs de 11 pavillons que comptent la maison carcérale ont bénéficié de la ronde du ministre Puela. Du pavillon 3/A où ce membre du gouvernement a échangé avec quelques détenus sur leurs conditions carcérales et l'état des cellules, en passant par le terrain de foot, les pavillons 9 en réhabilitation, 10 pour filles mineures, 11/B pour garçons mineurs.

Il y ressort plusieurs cas des oubliés, de détenus ayant passé 5 ou 12 ans sans être jugés ni condamnés, des vendeurs dans des cellules de prison, les toits de certaines cellules à même de s'effondrer, des conditions hygiéniques d'une précarité rare.

De l'infirmerie pour femmes et centre hospitalier pour hommes, il a fait le constat de manque des médicaments, insuffisance du personnel soignant qui du reste est sans prime ni motivation. Albert-Fabrice Puela a donc fait « un constat amer », promettant de plaider pour l'amélioration de la situation.

Inauguré en 1958, la Prison centrale de Makala avec sa capacité d'accueil de 1500 détenus, compte à ces jours 8444 pensionnaires. Elle est donc exagérément surpeuplée.

De là, le Ministre des Droits humains a visité ensuite la prison militaire de Ndolo. Où il a trouvé presque les mêmes conditions. Ici, il a commencé par avoir un échange avec le commandant de la prison Flory Manga. Celui a rappelé que Ndolo date de l'époque coloniale et était construit pour accueillir 540 pensionnaires. Elle en compte actuellement 2060. Une surpopulation qui entraîne la promiscuité qui elle engendre des sérieux problèmes sanitaires. Sans compter la questions de la gestion des dossiers, révélant qu'en réalité Ndolo ne compte que 300 pensionnaires condamnés sur les deux milliers qu'elle engorge.

A Ndolo, Albert-Fabrice Puela a visité le quartier femme, les pavillons A1, B1, A2 et A3. Promettant ici de poursuivre le travail sur l'amélioration des conditions carcérales.

Vendredi 11 juin 2021 - 08:48