Bombardements d'un camp des déplacés à Goma : le gouvernement provincial du Nord-Kivu appelle à des mesures coercitives à l'encontre du Rwanda 

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Prisca Kamala, conseillère du gouverneur militaire du Nord-Kivu [photo d'illustration]
Prisca Kamala, conseillère du gouverneur militaire du Nord-Kivu [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

Le gouvernement provincial du Nord-Kivu a dénoncé fermement les actes de guerre et les violences perpétrés par le Rwanda via le M23. Sous l'autorité du gouverneur militaire, le général-major Peter Chirimwami, le gouvernement provincial condamne avec la plus grande fermeté les actions du M23 sur le sol congolais.

Au cours d'un point de presse ce lundi 6 mai 2024, à Goma, devant la presse locale, le gouvernement provincial du Nord-Kivu exprime sa profonde consternation face aux actes répétés de violence commis par l'Armée rwandaise et ses alliés du M23, en totale violation des normes internationales. Cette Armée et ses alliés continuent de plonger la population congolaise, et, plus particulièrement, celle de la province du Nord-Kivu dans le deuil, en commettant des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, des actes de génocide et d'autres violations graves du droit international humanitaire, dans diverses agglomérations de la province du Nord-Kivu.

La colère des autorités provinciales se manifeste à travers des faits graves et répréhensibles, caractérisés par une série d'attaques meurtrières visant les populations civiles dans plusieurs localités telles que Bunagana, Kibirizi, Kishishe, Kiwanja, Rutshuru, Rubaya et Mweso, dans les territoires de Masisi et Rutshuru. Ces attaques ont entraîné la perte de vies innocentes, des blessures et la destruction de biens. 

Le gouvernement provincial du Nord-Kivu a fermement condamné le ciblage délibéré des populations déjà vulnérables, notamment les déplacés internes, accentuant ainsi les souffrances des plus faibles dans cette province déjà déchirée par des décennies de conflit. Il a souligné l'urgence d'une réponse internationale, pour mettre fin à ces exactions et appelé à des mesures coercitives à l'encontre du Rwanda, soutien indéfectible du M23, et à des enquêtes de la Cour pénale internationale, pour poursuivre les responsables de ces atrocités.

"En conséquence, le Conseil de sécurité devrait décider des sanctions ou mesures coercitives appropriées contre le Rwanda. Comme recommandations, sur base de tous ces faits avérés, le gouvernement provincial du Nord-Kivu souhaite voir la Cour pénale internationale ouvrir immédiatement une enquête sur les crimes de guerre, et crimes contre l'humanité, génocide et autres violations graves du droit international humain commis par l'Armée rwandaise et le M23," a insisté le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général major Peter chirimwami dans ce communiqué.

Et d'ajouter : "Ces attaques des personnes déplacées constituent une violation grave et flagrante de la Convention de Genève, et ne sauraient rester impunies. Malheureusement, dans la conduite des hostilités sur le territoire, l'Armée rwandaise et ses supplétifs du M23 prennent délibérément pour cibles des personnes déjà affectées par le conflit, à savoir les personnes déplacées".

Les conséquences humanitaires de ces violences sont catastrophiques, alimentant un cycle de terreur et d'insécurité pour les civils pris au piège de ces affrontements armés. Le gouvernement provincial du Nord-Kivu a formulé un appel pressant aux États soutenant le Rwanda, pour exiger le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais, afin de préserver l'intégrité et l'indépendance politique de la RDC, conformément aux principes des Nations Unies et du droit international humanitaire.

Face à l'ampleur des violations du droit humanitaire et des crimes de guerre, la nécessité d'une action urgente et concertée de la communauté internationale pour protéger les civils innocents et restaurer la paix dans la région est impérieuse. 

L'impunité des crimes perpétrés ne peut perdurer sans compromettre la paix et la sécurité internationales, et il est de la responsabilité de tous d'agir rapidement, pour mettre un terme à cette spirale de violence et de souffrance.

La situation au Nord-Kivu est un rappel brutal des conséquences dévastatrices des conflits armés sur les populations civiles, et elle nécessite une réponse urgente et concertée de la part de la communauté internationale. Les appels du gouvernement provincial du Nord-Kivu résonnent comme un cri d'alarme pour la protection des droits humains et la justice pour les victimes de ces violences inacceptables. 

Pour rappel, le 2 février 2024, une bombe lancée par le M23 a atterri dans une parcelle du quartier Mugunga, endommageant une maison et blessant deux personnes. Le 6 avril 2024, à Goma, une autre bombe est tombée vers 18h, dans le site des déplacés de Chabindu, situé dans le quartier Mugunga, causant la mort de deux personnes, blessant une et détruisant 50 abris. À 20h40, le même jour, une autre bombe est tombée dans le site de Lushagala, causant des dégâts matériels et humains. 

Le vendredi 3 mai 2024, l'Armée rwandaise et ses alliés du M23 ont sciemment attaqué le site des déplacés internes de la 8e CEPAC, au quartier Lac Vert, en larguant plusieurs bombes qui ont provoqué la mort de 14 personnes, principalement des femmes et des enfants, ainsi que 33 blessés, dont plusieurs dans un état critique, en plus de dommages matériels considérables.

Mardi 7 mai 2024 - 09:41