
Par Fadi Lendo
L'épidémie Monkeypox déclarée "urgence de santé publique internationale" se propage à un rythme alarmant en RDC -République démocratique du Congo- et dans un nombre croissant des pays africains.
Au regard de cette situation, l'Exécutif national a pris des mesures urgentes, pour y faire face. Notamment, le déblocage de fonds d'urgence, allant de 6 à 10 millions de dollars américains, pour soutenir la prise en charge immédiate de l'épidémie. L' annonce a été faite tard dans la soirée du mardi 20 août 2024, par le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, à l'issue d'une séance de travail au ministère des Finances, réunissant l'argentier national, le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale et le Directeur Général de CDC Africa, ainsi que des partenaires internationaux, dont l'OMS.
Cependant, devant l'aggravation de la situation depuis janvier 2024, avec un bilan enregistré de 15 664 cas potentiels et 548 morts, selon le dernier rapport du ministère de la Santé publié le 15 août, la rédaction d'Opinion-info.cd a contacté plusieurs médecins, notamment, le docteur Betsaleel Tapo Azaria, médecin généraliste aux urgences et soins intensifs de l'hôpital général de référence de Kinkole, ex CNPP, sur l'urgence de renvoyer la rentrée scolaire prévue le lundi 2 septembre à une date ultérieure.
Le docteur Betsaleel Tapo Azaria a fait savoir que le renvoi de la rentrée scolaire à une date ultérieure dépend des plusieurs paramètres. Il a plutôt proposé au Gouvernement la fermeture des frontières locales du pays parmi les gestes barrières, afin de mieux gérer la propagation.
"Il y a certaines provinces qui ont autant de cas et de mortalité par rapport à Kinshasa. Il faudrait peut-être, dans le cadre des gestes barrières, fermer les frontières locales, pour limiter la circulation" , a-t-il dit.
Et d'ajouter: "Nous devons savoir que le Mpox est contagieuse dès l'apparition des symptômes".
Se présentant habituellement en deux phases, souligne ce médecin, l'infection Monkeypox se manifeste tout d'abord par la fièvre supérieure à 38°C et l'apparition de nombreux ganglions augmentés de volume des douleurs musculaires et de la fatigue. "Si un parent se rend compte que son enfant a fait juste une fièvre, qu'il ne l'envoie pas en cours", a-t-il exhorté.
Pour rappel, la maladie a été enregistrée dans les camps de déplacés, dans la province du Nord-Kivu, où l'extrême densité de la population et la promiscuité ont rendu la situation très critique.
Le Gouvernement congolais a, récemment, annoncé avoir validé deux vaccins.A noter qu'à ce stade, hormis l'absence des vaccins, l'identification des cas, le suivi des malades et les soins disponibles restent jusqu'à ce jour extrêmement limités et rendent encore la situation plus difficile.