Par la Rédaction
Le problématique du dépeuplement des prisons, sans un plan d'accompagnement adéquat, risque d'aggraver les conditions de vie des détenus et entraîner des répercussions néfastes sur la société. C'est dans cette logique qu'un Haut Magistrat a, ce mardi 10 septembre, insisté sur le fait que le décongestionnement n'est pas la mesure qu'il faut, pour diminuer la population carcérale.
À en croire ce Haut Magistrat qui a requis l'anonymat, l'unique, la seule et efficace mesure reste absolument la construction de nouvelles prisons, tout en précisant que le décongestionnement n'est qu'une solution palliative.
Loin de s'arrêter par là, ce Haut Magistrat est revenu également sur les propos du ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, qui a affirmé que les décongestionnements des prisons ont commencé avec le ministre de la Justice Constant Mutamba.
"Ces opérations ne datent pas d'aujourd'hui. Depuis l'année passée ou un peu plus avant, avec la ministre d'État honoraire, Rose Mutombo, il y avait ces opérations. À la différence qu'à ce moment-là, le Procureur Général près la Cour de Cassation se rendait à la prison, parce que c'est lui qui libère dans le cadre de mise en liberté provisoire ou délibération pour faits bénins. Il y a un peu de populisme aujourd'hui", a-t-il révélé.
Et de renchérir avec des exemples à l'appui : "Monsieur Firmin Mvonde est descendu personnellement à deux ou trois reprises à la prison de Makala, pour procéder à la libération des prisonniers, et, depuis lors, un comité de suivi composé des Hauts Magistrats des Parquets près les Cours d'appel a été installé pour veiller à ce que le décongestionnement soit réel et que les faits bénins ne soient pas sanctionnés par des mises en arrêt provisoire. Pour preuve, le 13 février 2024, 304 prévenus ont été relaxés. Le 29 mars 2024, 67 autres ont été relâchés en présence du Procureur Général près la Cour de Cassation. En octobre, le Parquet avait un peu plus de 2700 inculpés à la Prison de Makala. Au 31 août dernier, la veille de la tentative d'évasion, il n'y avait que les détenus à la disposition des Parquets Civils, réduisant au tiers le nombre initial, en une année."
Dans la foulée, il a remis sur la table de nombreuses propositions du directeur de la prison, Joseph Yusufu Maliki, soumises au ministre de la Justice, qui semblent être jusqu'à ce jour sur papier. Il parle ainsi de l'envoi dans d'autres prisons des condamnés et des grands criminels, de ne pas recevoir des condamnés ou d'autres prévenus militaires, de voir comment gérer l'afflux, à la prison, des Kulunas, Mobondo, des adeptes et rebelles qui viennent de toutes parts. "Ce sont des gens qui sont à la prison de Makala, mais qui ne devraient pas y être, du moins pour ceux qui ne sont pas condamnés, parce que pour aller en prison, il faut un titre qui vous y accepte. En commençant par le mandat d'arrêt provisoire, des pièces de procédures jusqu'à la condamnation du prisonnier", a-t-il conclu.