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Bukavu : RSF s’inquiète de la disparition du journaliste Amisi Musada et rappelle l’importance du droit à l’information en zone de conflit

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Le Amisi Musada, journaliste du média en ligne DeboutRDC basé à Bukavu [photo d'illustration]
Le Amisi Musada, journaliste du média en ligne DeboutRDC basé à Bukavu [photo d'illustration]

Par la Rédaction 

Le silence autour d’Amisi Musada, journaliste du média en ligne DeboutRDC, devient de plus en plus pesant. Le reporter est porté disparu depuis le matin du 15 avril, après avoir quitté son domicile pour se rendre à son lieu de travail. Depuis, aucune trace de lui, aucun message, aucun appel. Une disparition qui suscite une vive inquiétude, en particulier dans un contexte de tensions sécuritaires et de menaces récurrentes à l'encontre des professionnels des médias à l’est de la RDC -République démocratique du Congo-.

Selon ses collègues, Amisi Musada avait rendez-vous ce jour-là avec une stagiaire, à qui il devait présenter le fonctionnement du site d’information. Mais il ne s’est jamais rendu à cette rencontre, ni n’est rentré chez lui. Son téléphone reste désespérément muet depuis bientôt trois jours.

Cette disparition survient quelques jours à peine, après que le journaliste a reçu des menaces directes d’un individu se présentant comme un général de l’Armée, via un numéro inconnu. Le message, particulièrement violent, le qualifiait de “traître” et de “Rwandais” et lui “promettait le pire”. À ce moment-là, Musada enquêtait sur des exactions présumées commises par des éléments des Forces Armées gouvernementales dans le village d’Ihusi, théâtre de violents affrontements en février dernier, entre les FARDC, les milices Wazalendo et les rebelles du M23.

RSF -Reporters sans frontières- se dit profondément préoccupée par la disparition du journaliste. «La disparition soudaine d’Amisi Musada, quelques jours après avoir reçu de sérieuses menaces, est extrêmement préoccupante. Elle intervient dans un contexte plus que jamais précaire, dans une zone marquée par le conflit et dans laquelle les journalistes doivent composer avec des menaces provenant de toute part», alerte Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

RSF exhorte les autorités, y compris les groupes armés qui exercent un contrôle de facto sur certaines régions, notamment l’AFC/M23 à Bukavu, à entreprendre des recherches immédiates, pour retrouver le journaliste. L’organisation insiste sur l’importance du droit à l’information, particulièrement dans des zones de conflit où les voix indépendantes sont souvent les seules à rendre compte de la réalité du terrain.

DeboutRDC n’est pas à sa première confrontation avec la répression. En septembre 2020, deux de ses journalistes, Patrick Babwine et Justin Murhu, avaient été convoqués puis arrêtés par les autorités provinciales, après une enquête sensible sur un proche de l’ancien Président Joseph Kabila.

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Vendredi 18 avril 2025 - 17:06