
Par Prehoub Urprus
Les champs ne chantent plus dans le groupement de Waloa Uroba, en territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Là où s’étendaient autrefois de vastes plantations verdoyantes de bananiers, une menace silencieuse s’est installée. Une mystérieuse maladie frappe sans relâche, faisant flétrir les feuilles, affaiblir les troncs et pourrir les espoirs des paysans.
Dans cette région rurale, la banane n’est pas qu’un fruit : elle est pain quotidien, pilier économique, et culture identitaire. Mais voilà plus d’un an que les plants se dessèchent prématurément, les feuilles jaunissent avant de tomber, et les régimes ne mûrissent plus. L’origine du mal reste inconnue, et la panique gagne les agriculteurs.
"On ne sait plus à quel saint se vouer", confie un cultivateur rencontré près de son champ décimé. L’ingénieur Gady Mirimo, responsable local de l’agriculture dans le secteur de Wanianga, confirme l’ampleur du phénomène. "Nos équipes enquêtent pour identifier la maladie. En attendant, nous conseillons vivement de ne pas replanter à partir des plants infectés", prévient-il.
Ce désastre agricole menace non seulement les récoltes, mais aussi la sécurité alimentaire de milliers de familles. Dans un territoire déjà éprouvé par de nombreux défis, l’épidémie des bananiers sonne comme un nouvel appel à l’aide.