![Bâtiment de l’ISTM Walikale [photo d’illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-05/IMG-20250526-WA0050.jpg?itok=SIrEVMm4)
Par Prehoub Urprus
À Walikale, territoire enclavé de la province du Nord-Kivu, les campus des établissements d’enseignement supérieur ont plongé dans un silence inhabituel, depuis ce lundi 26 mai 2025. Amphithéâtres vides, bureaux fermés, le personnel enseignant et administratif a mis la craie et les stylos de côté pour dénoncer une situation qui n’a que trop duré : cinq mois sans salaire ni prime institutionnelle.
Cette grève, amorcée collectivement par les corps académique, scientifique, administratif et technique, fait suite à une série de correspondances restées lettre morte, adressées au ministère de tutelle. Las d’attendre une réponse à leurs revendications, les agents concernés ont décidé de suspendre toute activité, espérant ainsi faire entendre leur cri d’alarme.
Au cœur de cette mobilisation, une inquiétude grandissante : l’année académique est désormais menacée. Les étudiants des principales institutions touchées [ISP, ISDR et ISTM Walikale] redoutent une année blanche, dans un contexte déjà fragilisé par des conditions d’apprentissage précaires.
Le chef de travaux Timothée Amisi Ramazani, qui préside la sous-conférence des chefs d’établissement de l’ESU dans cette entité, tire la sonnette d’alarme : "Notre personnel vit dans la frustration et l’incertitude."
Avant d’ajouter : "Nous avons interpellé les autorités à plusieurs reprises, sans succès. Si aucune mesure urgente n’est prise, c’est toute une génération d’étudiants qui risque de payer le prix de cette négligence."
Face à cette impasse, les regards se tournent vers Kinshasa. Les établissements de Walikale attendent des signaux forts, pour éviter que ce climat d’abandon ne s’enracine davantage, et pour que l’éducation supérieure, pilier de développement local, ne devienne une victime de plus des dysfonctionnements institutionnels.