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Est de la RDC : le CVAR dénonce l'expulsion forcée vers le Rwanda des Congolais présentés comme des réfugiés rwandais

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Des réfugiés rwandais rapatriés dans leur pays, jeudi 22 mai 2025 par le UNHCR [photo d’illustration]
Des réfugiés rwandais rapatriés dans leur pays, jeudi 22 mai 2025 par le UNHCR [photo d’illustration]

Par la Rédaction 

Le CVAR -Collectif des Victimes de l’Agression Rwandaise- a vivement dénoncé une série d’expulsions forcées de citoyens congolais vers le Rwanda, orchestrées, depuis le 22 mai 2025, par les rebelles de la coalition M23-AFC. Selon cette organisation de défense des droits humains, il s’agit d’une opération illégale menée sans consentement, ni cadre juridique clair, en violation des principes internationaux relatifs au rapatriement volontaire.

Les faits rapportés indiquent que plusieurs Congolais, essentiellement des déplacés vivant dans les zones sous contrôle du M23-AFC, ont été contraints de quitter leur pays sous la menace, après avoir été sommés de renier leur nationalité. À en croire le collectif, les vidéos relayées par les médias montrent des scènes où des représentants militaires du M23 détruisant les cartes d’électeurs de ces citoyens congolais, les forçant à déclarer une fausse appartenance à l’État rwandais, sans preuve ni document d’identité rwandais à l’appui.

Le CVAR parle d’un processus humiliant et traumatisant, appuyé par des actes de violence psychologique et d’intimidation. Il alerte sur les conditions dans lesquelles ces expulsés sont transférés de force vers le Rwanda, pays avec lequel ils n’auraient, pour la majorité, aucun lien. Le collectif évoque une stratégie délibérée visant à vider certaines zones du Nord-Kivu de leurs habitants légitimes, tout en permettant l’installation progressive de populations rwandaises dans les habitations abandonnées.

La présence du HCR dans cette opération est particulièrement critiquée. Le CVAR estime que l’implication de cette agence onusienne, en dehors de tout accord tripartite avec le pays d’origine et le pays d’accueil, constitue une entorse grave à son mandat. Il rappelle qu’aucune visite préalable de type "Go and See" n’a été organisée, pour évaluer les conditions d’accueil et de sécurité au Rwanda, rendant la réintégration de ces personnes non seulement incertaine, mais risquée.

Pour le CVAR, cette opération n’est rien d’autre qu’un processus d’épuration ethnique menée sous le regard passif de la Communauté internationale. Il dénonce également l’occupation illégale des maisons des déplacés par les rebelles, ce qui pourrait annoncer une transplantation forcée de populations étrangères dans ces territoires.

Face à cette situation, le collectif appelle les organisations internationales à garantir la sécurité des déplacés déjà envoyés au Rwanda et à exiger leur retour immédiat, dans l’attente d’un cadre légal. Il appelle aussi le Gouvernement congolais à sortir de son mutisme et à restaurer de toute urgence son autorité dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, pour mettre fin à ce qu’il qualifie de crime contre l’humanité en cours.

Lundi 9 juin 2025 - 13:55