RDC : Patient Komayombi soutient la réintégration des filles enceintes à l’école comme impératif moral et acte de justice sociale

Catégorie
Image
Patient Komayombi, défenseur des droits humains [photo d’illustration]
Patient Komayombi, défenseur des droits humains [photo d’illustration]

Par Prehoub Urprus

La décision des autorités congolaises d’autoriser les filles enceintes à poursuivre leur scolarité, suscite un large écho dans les milieux de défense des droits humains. Dans une déclaration parvenue à opinion-info.cd, ce jeudi 17 juillet 2025, le militant Patient Komayombi salue une mesure "salvatrice", qu’il considère comme un droit, une nécessité sociale et un impératif moral.

"Permettre aux filles enceintes de rester à l’école, c’est défendre l’humanité dans l’éducation", plaide ce défenseur des droits humains.

Loin d’encourager la grossesse en milieu scolaire, cette décision du ministère vise à corriger une injustice historique, souligne Patient Komayombi. En RDC, nombre de jeunes filles tombent enceintes à la suite de violences sexuelles, d’abus de pouvoir ou de l'absence d'une éducation sexuelle adéquate. Pourtant, ce sont elles qui subissaient jusqu’alors la double peine : rejet scolaire et stigmatisation sociale.

Certaines écoles catholiques, invoquant des raisons morales, ont ouvertement refusé d’appliquer cette mesure. Une position que Komayombi juge trop rigide, tout en saluant l'approche plus inclusive adoptée par plusieurs écoles protestantes et laïques.

"L’éducation est un droit fondamental, quelle que soit la situation personnelle", rappelle-t-il, insistant sur le fait que l'exclusion n'est pas une réponse chrétienne mais une punition sociale déguisée.

Le défenseur des droits humains alerte également sur les conséquences dramatiques de cette exclusion : de nombreuses filles, redoutant le rejet, recourent à l’avortement clandestin, au péril de leur santé ou de leur vie. "La recherche d’une image morale pure conduit parfois à des décisions tragiques", déplore-t-il.

Patient Komayombi appelle à un renforcement du cadre réglementaire autour de la circulaire. Il estime indispensable d’accompagner cette décision politique de lois protectrices et de dispositifs répressifs clairs contre les auteurs de violences sexuelles, y compris au sein du personnel éducatif.

"Il ne suffit pas de garder les filles à l’école. Il faut aussi punir les responsables des abus", insiste-t-il.

Face aux nombreuses situations d’abus ayant conduit à des grossesses scolaires, souvent causées par des enseignants ou des camarades, Komayombi exige une politique de tolérance zéro.

"L’école doit être un espace d’émancipation, pas un lieu de traumatisme", a-t-il martelé. 

En conclusion, le défenseur des droits humains appelle les autorités, les écoles et les communautés religieuses à s’unir, pour défendre la dignité des jeunes filles. "Toute fille mérite une deuxième chance, une dignité retrouvée et un avenir meilleur", conclut-il.

Vendredi 18 juillet 2025 - 06:29