Ituri : Le général Bruno Mandevu appelle les milices à déposer les armes et fustige le non-respect du protocole de paix

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Le général Bruno Mandevu, commandant des opérations militaires en ituri [photo d'illustration]
Le général Bruno Mandevu, commandant des opérations militaires en ituri [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

Alors que la province de l’Ituri sombre de nouveau dans la violence, l’Armée congolaise hausse le ton face aux groupes armés. Malgré la signature, le 28 juin dernier, d’un protocole de paix par six milices, dont la tristement célèbre Codeco, les attaques meurtrières se poursuivent, poussant l’Armée à adresser une mise en garde ferme aux milices locales.

Le général Bruno Mandevu, commandant des opérations militaires dans la région, a lancé un appel clair aux groupes armés de déposer les armes ou faire face à une riposte militaire. Il déplore le non-respect de l’accord signé sous la facilitation de la MONUSCO. «Ce que nous refusons, c'est l'insécurité. L'État a le monopole de la violence», a-t-il rappelé. Pour lui, seule l’autorité étatique a la légitimité de protéger les populations. «Ce n'est pas un groupe de gens qui se lèvent et disent :"Nous allons protéger une communauté".»

Le général Mandevu a mis en garde tous les groupes armés encore actifs : «Que tu sois CRP, Zaïre, Codeco, et d'autres dont j'ignore les noms, je vous demande tous de vous rendre. [...] Nous ne pouvons plus le tolérer; car, nous ne voulons plus de violence en Ituri.»

Cette déclaration intervient alors que les violences se sont intensifiées ces dernières semaines. Dans les territoires de Djugu et d’Irumu, au moins neuf civils ont été tués lors d’attaques attribuées à Codeco et à l’ADE. Par ailleurs, les combats entre l’Armée congolaise et les miliciens du CRP, dirigé par Thomas Lubanga, ont forcé plus de 20 000 personnes à fuir leurs villages.

La signature du protocole de paix fin juin, dans le territoire d’Aru, semblait pourtant marquer un tournant. Mais la poursuite des violences jette le doute sur l’engagement réel des groupes signataires. Face à cette instabilité persistante, les FARDC entendent désormais faire prévaloir l’autorité de l’État par tous les moyens nécessaires.

Mardi 12 août 2025 - 11:29