RDC : l’accès aux zones critiques reste toujours fortement restreint malgré la baisse des attaques contre les humanitaires en juin 2025 [OCHA]

Par Prosper Buhuru 

Vingt-six (26) incidents impliquant des acteurs humanitaires ont été signalés, en juin 2025, sur toute l’étendue de la RDC -République démocratique du Congo-, selon OCHA -Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies-. Ce chiffre marque une baisse notable comparée aux 45 incidents enregistrés en mai et aux 73 incidents en mars, témoignant d’une possible accalmie temporaire des menaces directes.

Cependant, malgré cette diminution des cas, les contraintes d’accès aux populations vulnérables restent préoccupantes. OCHA souligne une forte hausse d'enlèvements, avec 11 cas répertoriés en juin seulement, illustrant la volatilité persistante du contexte sécuritaire.

Sur l’ensemble du premier semestre 2025, 296 incidents ont été recensés, confirmant la fragilité de l’environnement opérationnel dans plusieurs régions du pays. La province du Nord-Kivu demeure la plus touchée, avec 150 incidents, suivie du Sud-Kivu (81), de l’Ituri (33) et du Tanganyika (22). La majorité de ces événements concernent des menaces, des intimidations et des agressions physiques, soulignant les risques quotidiens auxquels font face les humanitaires.

Par ailleurs, l’accès à plusieurs zones jugées critiques est toujours fortement limité, voire bloqué, en raison de l’insécurité et des barrières administratives. C’est notamment le cas dans des secteurs du Nord-Kivu comme Masisi et Walikale, au Sud-Kivu entre Bukavu et Uvira, ainsi qu’en Ituri entre Bunia et Fataki. À cela s’ajoute la fermeture des principaux aéroports de la région, notamment ceux de Goma et Kavumu, qui restreint considérablement l’accès aérien. Enfin, les déplacements transfrontaliers avec le Burundi demeurent compliqués, perturbant davantage les chaînes logistiques essentielles à la livraison de l’aide humanitaire.

OCHA appelle ainsi à une mobilisation accrue des acteurs nationaux et internationaux, pour lever les obstacles à l’accès humanitaire et garantir la sécurité des personnels engagés dans ces opérations vitales.