Crise sécuritaire en Ituri : 127 morts en un mois et demi, la société civile exige justice et une meilleure protection des civils face aux groupes armés

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Un site de déplacés en ituri [photo d'illustration]
Un site de déplacés en ituri [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

La province de l’Ituri, dans l’Est de la RDC -République démocratique du Congo-, continue de subir une flambée de violences armées d’une extrême gravité. Entre le 27 juin et le 12 août 2025, au moins 127 personnes ont été tuées et 14 autres blessées par balle, selon les chiffres communiqués par la société civile rapportés par la radio Okapi.

Ces violences ont commencé par le massacre des déplacés sur le site de Djangi, dans le territoire de Djugu, perpétré le 27 juin dernier par la milice CODECO. Cet événement tragique a déclenché une série d’exactions commises ensuite par d’autres groupes armés, notamment la milice Zaïre et les ADF -Forces démocratiques alliées-, qui ont intensifié leurs attaques dans les territoires de Djugu et d’Irumu.

L’un des épisodes les plus marquants de cette séquence meurtrière survient fin juillet, avec le massacre de Komanda. Là, au moins 43 civils, parmi lesquels de nombreux enfants, ont été sauvagement assassinés lors d’une attaque lancée dans une église catholique, où se déroulait une veillée de prière. Cette attaque, attribuée aux ADF, a ravivé la peur et l’insécurité dans la région, en dépit de la présence des FARDC -Forces Armées congolaises- et de la MONUSCO, la mission de l’ONU sur place.

Outre les assassinats, la société civile dénonce des violations graves et diverses qui aggravent la crise humanitaire. Celles-ci comprennent des viols perpétrés par des hommes armés, des vols massifs de bétail avec plus de 400 têtes dérobées, ainsi que des incendies de véhicules.

Face à ce tableau sombre, les acteurs de la société civile appellent à une réaction forte des autorités congolaises, notamment du Président de la République, pour restaurer la sécurité des populations. Ils réclament également des enquêtes approfondies, l’arrestation et le jugement public des responsables des crimes. 

La société civile exhorte les FARDC à faire preuve de discernement entre civils et combattants lors des opérations militaires, à identifier les sources des armes utilisées par les milices, et à cesser toute forme de légitimation de certains groupes armés. Par ailleurs, la population est invitée à collaborer avec les forces de sécurité, en dénonçant les manipulateurs qui attisent la violence.

Ces violences en Ituri s’inscrivent dans un contexte de longue durée de conflits armés, où les civils paient le prix fort face à des groupes armés contrôlant des pans entiers du territoire. La situation humanitaire reste très préoccupante avec des déplacements massifs et une population profondément meurtrie par cette violence récurrente.

Mercredi 13 août 2025 - 14:43