
Par Patrick Kitoko
Les agents et cadres del'ACP -Agence congolaise de presse-, média public de la République démocratique du Congo, se sont mobilisés ce jeudi 16 octobre 2025, dans l’enceinte de leur siège situé dans la commune de Gombe, à Kinshasa, pour dénoncer le blocage de l’application de leur nouveau barème salarial par la direction de la paie du ministère du Budget.
Réunis en nombre, les manifestants ont exprimé leur colère face à ce qu’ils considèrent comme une tentative de détournement de l’enveloppe budgétaire qui leur est légalement destinée, conformément aux dispositions de la loi des finances pour l’exercice 2025.
Dernier avertissement avant une mobilisation de rue
« Nous sommes là pour passer le dernier message aux autorités, parce que l’homme de la direction de la paie s’entête. Il se croit plus fort que tout le monde en RDC », a déclaré Regulis N’Kabu, vice-président de la Délégation syndicale de l’ACP. « Demain, nous serons dans la rue, avec toutes les conséquences. »
Les agents annoncent ainsi une descente dans la rue dès ce vendredi, accompagnés de leurs familles, pour exiger le déblocage sans délai de ce barème salarial qu’ils estiment légitime et dû.
Dans une déclaration lue au cours du rassemblement, les agents de l’ACP ont sollicité l’intervention personnelle du Président de la République, Félix Tshisekedi, afin qu’il fasse respecter les instructions données au Gouvernement concernant l’amélioration des conditions salariales dans la fonction publique.
« C’est le Chef de l’État qui milite pour de meilleures conditions sociales des Congolais. C’est lui qui a instruit le Gouvernement d’améliorer les salaires des agents publics », a rappelé Danny N’sale, président de la Délégation syndicale de l’ACP. Il a également souligné que l’actuel barème, pourtant validé par la loi des finances 2025, n’a toujours pas été appliqué au personnel de l’agence, en raison du blocage au niveau du ministère du Budget.
« Nous demandons au Président de la République de s’impliquer afin qu’une solution soit trouvée à notre avantage », a-t-il insisté.
La situation à l’ACP s’inscrit dans un contexte plus large de tensions sociales au sein de plusieurs institutions publiques en RDC, où les engagements budgétaires tardent parfois à être concrétisés. Pour les agents de l’ACP, cette mobilisation est un cri d’alarme face à ce qu’ils perçoivent comme une injustice flagrante et une mauvaise foi manifeste de certains services de l’État.
« Descendre dans la rue produit énormément de conséquences. Mais nous irons dans la rue jusqu’à ce que la solution soit trouvée », a conclu Regulis N’Kabu