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Kisangani : l'activiste Jedidia Mabela acquitté par le tribunal de Grande Instance

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L'activiste de la Lucha Jedidia Mabela [photo d'illustration]
L'activiste de la Lucha Jedidia Mabela [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

Le Tribunal de Grande Instance de Kisangani a rendu, ce lundi 27 octobre 2025, son verdict dans l’affaire RPA 2319, opposant le Ministère Public et Paulin Lendongolia Lebabonga à l’activiste Jedidia Mabela. 

Le tribunal a annulé la condamnation précédente du Tribunal de Paix de Kisangani Makiso, qui avait infligé à Mabela six mois de prison ferme pour « propagation de faux bruits ». 

Jedidia Mabela, directeur exécutif de l’ONG AJDDH (Action pour la Justice, le Développement et les Droits Humains), est ainsi définitivement acquitté.

Cette décision intervient après une mobilisation soutenue des organisations de défense des droits humains qui dénonçaient une condamnation « arbitraire et politiquement motivée ». Plusieurs voix avaient pointé du doigt une instrumentalisation de la justice contre les critiques de l’exécutif provincial, dans un contexte politique déjà sensible.

Maître Didace Mituato, l’un des avocats de Mabela, a salué la décision, affirmant qu’elle constitue « un signal fort en faveur de la liberté d’expression et de l’indépendance de la justice dans la région ». L’affaire avait attiré l’attention de la population de Kisangani, qui voyait en Mabela un « prisonnier du gouverneur de province » récemment destitué par l’Assemblée provinciale.

La libération de l’activiste rappelle toutefois les circonstances tendues de son arrestation. D’après les faits rapportés, Jedidia Mabela avait été interpellé le 1er octobre 2025, conduit au parquet général de Kisangani, puis transféré à la prison centrale. Le même jour, il avait été présenté devant le Tribunal de Paix Kisangani/Makiso, en procédure de flagrance, sous les accusations « fallacieuses » d’imputations dommageables et de propagation de faux bruits, selon le mouvement citoyen LUCHA.

Pour la LUCHA, ces arrestations ne sont pas isolées. Le mouvement y voit une manœuvre ciblée contre des militants connus pour leur engagement pacifique en faveur de la transparence et de la responsabilité dans la gestion publique. Les deux militants avaient participé, le 30 septembre, à une manifestation devant l’Assemblée provinciale, violemment dispersée par les forces de l’ordre et ayant fait plusieurs blessés.

Le mouvement accuse le gouverneur destitué, Paulin Lendongolia, d’avoir instrumentalisé les institutions judiciaires et sécuritaires à des fins politiques. Depuis son arrivée à la tête de la province, la LUCHA dénonce une gestion des ressources publiques « dans l’opacité totale », citant notamment le financement controversé, en août dernier, d’un double concert de l’artiste Rebo Chulo, alors que la province souffre de graves carences en électricité, eau potable et infrastructures routières.

 

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La LUCHA insiste que dans une démocratie réelle, critiquer la gestion des autorités publiques ne peut en aucun cas être assimilé à un crime. Le mouvement promet de poursuivre son combat pacifique pour une gouvernance plus juste et transparente au service des citoyens de la Tshopo.

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Lundi 27 octobre 2025 - 14:43