Ituri : MSF place la santé mentale au cœur de sa réponse humanitaire

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Par Prosper Buhuru

La crise sécuritaire continue de laisser derrière elle des cicatrices visibles et invisibles, en province de l’Ituri. Alors que les violences armées déchirent les territoires de Djugu, Mahagi, Irumu et Mambasa, la détresse psychologique s’impose comme une autre urgence humanitaire. Face à cette réalité, Médecins Sans Frontières (MSF) a fait de la santé mentale un pilier central de son action dans la province.

Jean, 26 ans, amputé après une attaque à Djugu, témoigne du rôle crucial de l’accompagnement psychologique.

"J’avais du mal à réaliser ce qui m’était arrivé. C’était comme si ma vie s’était arrêtée. Le psychologue m’a aidé à accepter ma nouvelle réalité. Aujourd’hui, grâce à ma prothèse, je joue au basket sans douleur", confie-t-il, désormais membre du club des personnes en situation de handicap de Bunia.

Selon le Dr Samir Samaâli, responsable des activités de santé mentale de MSF en Ituri, "l’empathie n’est pas un geste accessoire : c’est le premier soin". Pour lui, la santé mentale est aussi essentielle que l’eau, la nourriture ou l’abri, car elle permet de restaurer la dignité et l’équilibre des victimes.

À Bunia, Drodro, Angumu et désormais Adi, MSF intègre systématiquement un accompagnement psychologique aux soins médicaux. Les équipes, composées de psychologues, d’agents psychosociaux et de médecins, assurent un suivi complet incluant la prise en charge des troubles mentaux sévères, neurologiques ou liés à la consommation de substances.

Depuis le début de l’année, 1630 personnes ont bénéficié d’un soutien psychologique et 1441 consultations ont été réalisées dans les quatre projets actifs. Un travail de proximité, fondé sur l’écoute et la solidarité, qui redonne espoir à des populations durablement marquées par les violences.

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Jeudi 13 novembre 2025 - 16:32