![La cité de sake dans le territoire de masisi [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-01/IMG-20250107-WA0065.jpg?itok=zcpobgzt)
Par Gloire Balolage
À Sake, une localité située à environ 20 kilomètres de Goma, dans la province du Nord-Kivu, une explosion attribuée à un obus présumément tiré par les rebelles du M23 depuis la colline Kiuli, a causé la mort d’au moins quatre civils, dont une femme et un enfant, et blessé plusieurs autres. L’incident s’est produit dans le quartier Bireré 2, près d’une église locale, alors qu’une relative accalmie semblait s’installer après des affrontements dans la région.
Selon des sources locales, l’explosion est survenue après des combats intenses entre les FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo- et les rebelles du M23. Ces affrontements, qui se sont déroulés entre 4 heures et 6 heures du matin, ont permis aux FARDC de reprendre plusieurs localités auparavant occupées par les rebelles. Le porte-parole des FARDC au Nord-Kivu, Guillaume Njike, a déclaré que cette contre-offensive a infligé des pertes importantes à l’ennemi.
Cependant, l’explosion de l’obus, qui a touché une maison d’habitation, rappelle la précarité de la sécurité pour les civils, souvent pris au piège des hostilités dans cette région en proie à des conflits depuis plusieurs années.
En parallèle, une autre crise a éclaté dans la région, le lundi 6 janvier. Une dispute autour de la perception des taxes à une barrière menant vers Kitshanga a opposé deux factions des milices locales, connues sous le nom de «Wazalendo» (volontaires pour la défense de la patrie). Ce conflit a fait au moins sept morts, dont trois dans les rangs de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) et quatre chez leurs adversaires, les combattants Nyatura. Plusieurs blessés ont également été signalés.
Des témoins ont rapporté des tirs sporadiques dans la soirée de lundi, semant la confusion parmi les habitants, qui redoutaient une nouvelle offensive du M23. Ces altercations internes mettent en lumière les tensions qui persistent entre différents groupes armés opérant dans la région, même dans des zones sous contrôle de l’Armée congolaise.
Les milices Wazalendo, souvent considérées comme des alliées de l’Armée congolaise contre les rebelles du M23, se sont régulièrement retrouvées au centre de conflits internes ou d’accrochages avec les FARDC. En septembre 2024, une altercation entre deux miliciens à Nyiragongo avait coûté la vie à un élève. À la fin du même mois, des affrontements similaires dans le groupement Rusayo avaient fait plusieurs morts et blessés, entraînant une intervention du gouverneur militaire du Nord-Kivu pour calmer la situation.
Alors que les FARDC poursuivent leur lutte contre les rebelles, les habitants de cette région aspirent à une paix durable et à une protection renforcée contre les violences qui continuent de les fragiliser.