Médiation RDC-Rwanda : João Lourenço part pour la présidence de l'Union africaine et laisse le conflit entier entre Kinshasa et Kigali

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De gauche à droite, Joâo Lourenço de l'Angola, Paul Kagame du Rwanda et Félix Tshisekedi de la RDC
De gauche à droite, Joâo Lourenço de l'Angola, Paul Kagame du Rwanda et Félix Tshisekedi de la RDC

Par Gloire Balolage 

La médiation entre la RDC -République démocratique du Congo- et le Rwanda est déjà marquée par des tensions persistantes. Dans ce contexte, le Président angolais, João Lourenço, désigné médiateur par l'Union africaine dans ce conflit, décide de se retirer du processus, pour laisser la place à un autre Chef d'État, dont il n'a pas dévoilé le nom.

Alors qu'il s'apprête à assumer la présidence de l'Union africaine, le 15 février, le Président angolais, João Lourenço, part sans trouver des solutions aux problèmes de l'agression dont la RDC est victime de la part du Rwanda. Pourtant, la situation sécuritaire au Nord-Kivu continue de se détériorer, avec la prise de Goma par l'Armée rwandaise.

Lors d'un Sommet à Luanda, le 15 décembre dernier, le Président angolais était proche de parvenir à un accord de paix entre le Président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame. Cependant, la réunion s'est soldée par un échec, le Rwanda ayant insisté pour que Kinshasa engage un dialogue direct avec le M23, condition que la RDC a catégoriquement refusé.

Dans une déclaration, João Lourenço a évoqué les défis majeurs auxquels le continent africain fait face, notamment les conflits entre la RDC et le Rwanda, ainsi que des crises au Mozambique et au Soudan. "Notre continent traverse une période difficile marquée par des conflits, le terrorisme et des changements de régime anticonstitutionnels. Ce sont autant de dossiers à gérer dans le cadre de la présidence de l'UA. De ce fait, il est temps pour moi de passer le témoin à un autre chef d'État concernant la médiation entre Kinshasa et Kigali", a-t-il souligné.

Il a également encouragé le Gouvernement congolais à entamer un dialogue direct avec le M23, un conseil qui pose problème pour le Président Tshisekedi, qui considère cela comme une ligne rouge à ne pas franchir. "Les autorités congolaises ont conscience de la nécessité de parler à toutes les parties, y compris au M23", a-t-il révélé, évoquant l'expérience de l'Angola lors de sa longue guerre civile. 

"La fin de notre conflit a nécessité des discussions avec tous les acteurs impliqués, notamment avec les forces sud-africaines du régime d'apartheid. C'est grâce à de telles négociations, sous l'égide des États-Unis, que nous avons réussi à signer les accords de New York en 1988. Nous avons également dû discuter avec l'Unita, un groupe qui faisait partie du problème, au moment opportun", a-t-il ajouté.

Le futur de cette médiation reposera désormais sur le successeur qui sera désigné au sein de l'Union africaine, dont Joâo Lourenço sera désormais Président en exercice.

Jeudi 13 février 2025 - 21:25