
Par Serge Mavungu
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, mercredi 16 avril 2025, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a tenu un discours sans concession, dénonçant ce qu’elle qualifie d’"agression planifiée" menée par le Rwanda à travers ses supplétifs du M23-AFC.
Dans un ton grave, elle a affirmé que le cessez-le-feu conclu dans le cadre du processus de Luanda n’a jamais été respecté par Kigali. Selon elle, plus de 4.000 soldats rwandais opèrent sur le territoire congolais, certains en uniforme, d’autres infiltrés dans les rangs du M23. Une présence qui, à ses yeux, constitue une menace directe contre la souveraineté de la RDC et une entorse manifeste au droit international.
"Le Rwanda n’a pas retiré ses troupes comme convenu. Il a saboté le processus de paix. Nous étions si proches d’un accord, mais il a choisi la voie de la guerre", a-t-elle lancé devant les membres du Conseil. Elle a également insisté sur les conséquences humaines de cette guerre, rappelant les attaques sur des civils, les déplacements massifs de populations et la fragilisation de la cohésion nationale dans les zones affectées.
En réaction, Thérèse Kayikwamba a exhorté la Communauté internationale à ne pas rester spectatrice. Elle appelle à des mesures concrètes, estimant que l’inaction équivaut à une complicité. "L’heure n’est plus aux déclarations. Il faut des actes pour arrêter cette agression et restaurer la paix", a-t-elle déclaré.
Tout en réaffirmant l’engagement de la RDC dans les processus de paix régionaux, elle a rejeté toute idée de dialogue direct avec le M23. "Ce groupe armé doit rejoindre le cadre de Nairobi. La République démocratique du Congo ne négociera pas avec ceux qui lui imposent la guerre sous paravent", a martelé la patronne de la diplomatie rd-congolaise.
Son message, clair et ferme, vise à alerter, mais aussi à mobiliser. La balle est désormais dans le camp des Nations Unies.