Conférence de Paris : Félix Tshisekedi appelle à une aide humanitaire urgente et exige la fin de l’occupation du territoire congolais par l'AFC/M23 et le Rwanda

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De gauche à droite, les chefs d’Etats Faure Eyadema, Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi
De gauche à droite, les chefs d’Etats Faure Eyadema, Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi

Par Prosper Buhuru

Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a pris la parole, ce jeudi 30 octobre 2025, à la Conférence de Paris sur la solidarité internationale, pour alerter la communauté mondiale sur l’ampleur de la crise humanitaire en République Démocratique du Congo et appeler à un engagement concret des partenaires.

Devant un parterre de dirigeants et de représentants d’organisations internationales, le chef de l’État congolais a dénoncé la responsabilité directe du M23-AFC et le rôle du Rwanda dans la déstabilisation persistante de l’Est du pays.

"La crise humanitaire en République Démocratique du Congo est directement liée aux actions militaires menées par le groupe armé M23-AFC, soutenu sur les plans logistique, financier et opérationnel par le Rwanda, en violation flagrante de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de mon pays. Cette réalité est aujourd’hui documentée et reconnue", a-t-il déclaré.

Le Président Tshisekedi a rappelé que depuis plus de trois décennies, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu subissent les conséquences d’un conflit prolongé qui a déplacé des millions de personnes, détruit des vies et fragilisé le tissu social.

"Ce n’est pas une crise passagère. C’est une tragédie prolongée, qui a déplacé des millions de femmes, d’hommes et d’enfants, détruit des vies, brisé des familles et compromis l’avenir de toute une génération", a-t-il insisté.

Face à cette situation, le Président congolais a plaidé pour un soutien financier additionnel, prévisible et ciblé, destiné à répondre aux besoins vitaux des populations affectées : soins d’urgence, sécurité alimentaire, abris pour les déplacés, protection des survivantes de violences sexuelles et accès à l’eau potable.

"Ce financement ne doit pas être vu comme une aide ponctuelle, mais comme un investissement pour empêcher l’effondrement humanitaire d’une région stratégique pour la paix du continent", a-t-il martelé.

Le chef de l’État a également formulé trois principales demandes à la communauté internationale. D’abord, l’accès humanitaire immédiat et sécurisé aux zones touchées par le conflit, afin de garantir l’acheminement de l’aide aux populations. Ensuite, un alignement politique clair des partenaires internationaux pour la mise en œuvre de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

"Toute paix durable commence par la fin de l’occupation d’une partie du territoire congolais. Là-dessus, il ne peut y avoir ni double langage ni compromis moral", a-t-il conclu d’un ton ferme et solennel.

Par cette intervention à Paris, Félix Tshisekedi entend mobiliser la communauté mondiale autour d’une réponse coordonnée, humanitaire et politique, à une crise devenue, selon ses mots, "l’une des plus graves tragédies de notre temps".

Notons que la présence du Président Tshisekedi à Paris "vise à replacer la RDC au centre du débat international, à faire reconnaître la nature politique de la crise et à mobiliser la communauté internationale autour d’une paix juste, durable et conforme au droit international, plutôt que sur le pillage transfrontalier des ressources congolaises", précise Tina Salama.

Jeudi 30 octobre 2025 - 18:45