Bukavu sous contrôle de l'Armée rwandaise : L'outrecuidance de Kagame devant Macron !

Catégorie
Image
Paul Kagame, Macron et Tshisekedi
De gauche à droite, le président rwandais Paul Kagame, Emmanuel Macron, président français et Félix Tshisekedi, président de la RDC

Par la Rédaction

Le renversement inattendu de la situation n'aura été que de courte durée à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, dans la nuit du samedi 15 février 2025. 

Car, dès les petites heures matinales de ce dimanche 16 février 2025, de longues colonnes des troupes rwandaises assimilées aux rebelles de la coalition M23-AFC, ont été aperçues se dirigeant vers le gouvernorat et les autres institutions provinciales.  

Pourtant, la veille, soit quelques heures seulement avant l'invasion de Bukavu par l'Armée rwandaise, le Président français Emmanuel Macron avait appelé le Rwanda à soutenir la mise en œuvre des mesures d'urgence prise au terme d'un long entretien téléphonique avec son homologue rd-congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo sur la situation très préoccupante dans le Sud-Kivu.

 Il ressortait de cet échange téléphonique qu'un accord a été exprimé, notamment, sur un cessez-le-feu immédiat, qui aurait dû être respecté par toutes les parties. Un cessez-le-feu immédiat assorti d'un retrait spontané de la coalition M23-AFC de la ville de Bukavu et de l'aéroport de Kavumu, afin de permettre les vols civils et humanitaires sans entraves. 

Pas tout. L'autre point sur lequel Macron et Tshisekedi avaient exprimé leur accord, ce sont des garanties pour permettre le retour sans délai des autorités civiles et militaires à Bukavu.

 Kagame, récidiviste impudent

À en croire certaines sources, l'annonce officielle des conclusions de la conversation téléphonique entre les chefs d'État français et rd-congolais a eu des effets immédiats. La ville de Bukavu et l'aéroport de Kavumu auraient été libérés par les rebelles de la coalition M23-AFC. Des vidéos montrant des scènes de liesse de la population, à la Place de l'indépendance, en train d'applaudir la reprise de la ville par les FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo- étaient devenues virales sur les réseaux sociaux ce même samedi, dans la soirée.

Fort malheureusement et contre toute attente, la population sera désillusionnée, quelques heures seulement après, d'assister à l'entrée triomphale de l'Armée rwandaise, RDF -Rwandan Defense Forces-, dans le chef-lieu du Sud-Kivu, sous couvert de ses supplétifs de la coalition M23-AFC.

Preuve que Paul Kagame, qui se comporte comme un "je-m'en-fichiste" dans le concert des Nations, n'a cure de l'appel pressant du Président français, Emmanuel Macron.

Rien d'étonnant, puisque, depuis toujours, "l'ogre des Grands Lacs africains", qui se délecte du sang des Congolais, n'a respecté aucun accord ni une quelconque résolution, encore moins un appel au cessez-le-feu. 

Loin de remonter jusqu'à l'accord-cadre d'Addis-Abeba, les analystes en veulent pour preuve le refus de Paul Kagame de signer l'accord de Luanda, le 15 décembre dernier. Même le Président angolais, Joâo Lourenço, au terme de la dernière réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA -Union africaine-, à Addis-Abeba, en Ethiopie, a rappelé que l'accord qui aurait dû être signé à Luanda, le 15 décembre dernier, prévoyait le retrait des troupes rwandaises du sol rd-congolais. Cela, pour dénoncer les mensonges de Paul Kagame, qui niait la présence des troupes rwandaises sur le territoire rd-congolais. Avant que Lourenço n'assène cette question :"Si tout allait bien, pourquoi m'a-t-on désigné comme facilitateur ?" à Kagame, qui tentait de se disculper sur la situation sécuritaire préoccupante en RDC. 

 

Qui entête Kagame ?

Compte tenu de l'effronterie du tyran rwandais, la question qui s'échappe de toutes les lèvres est celle de savoir sur qui s'appuie Paul Kagame. Car, malgré les résolutions de Dar-Es-Salaam, les multiples accords et les nombreux appels au cessez-le-feu, dont, le dernier en date, celui du Président français Emmanuel Macron, lancé samedi dernier, tard dans la soirée, "l'ogre des Grands Lacs" s'obstine dans ses velléités expansionnistes, "son dessein cynique d'occupation, de pillage et de commission des crimes et des violations graves des droits humains sur le sol congolais."

 Le double jeu de la Communauté internationale

Il ressort de l'analyse de plus d'un observateur de la scène politique internationale que cette nébuleuse de la Communauté internationale souffle le chaud et le froid sur la question de la guerre d'agression dont la RDC -République démocratique du Congo- est victime de la part du Rwanda voisin, il y a de cela plus ou moins trente ans aujourd'hui. 

Car, comment comprendre qu'un pays comme le Rwanda puisse fouler aux pieds tous les appels au cessez-le-feu lui lancés à maintes reprises par les Nations-Unies et les grandes puissances occidentales ?

Aussi, pourquoi les Nations-Unies, l'UE -Union européenne-, les États-Unis d'Amérique et même l'UA -Union africaine- ne sanctionnent pas encore jusque-là le Rwanda, pendant que plusieurs rapports documentés des experts des Nations-Unies et ceux des organisations indépendantes confirment le soutien du pays de Paul Kagame aux rebelles de la coalition M23-AFC, en le citant comme le principal pays agresseur de la RDC, du fait de la présence avérée des troupes rwandaises sur le territoire rd-congolais ?

Autant de questions, aux dires de ces analystes, qui ne viennent que de conforter leur assertion selon laquelle la Communauté internationale, avec en tête les États-Unis d'Amérique, la France, la Belgique, la Grande Bretagne et le Canada, joue au double jeu.

 

La RDC esseulée

Au regard des attitudes identiques des uns et des autres pays, de plus en plus la thèse du complot international contre la RDC n'est plus à remettre en question. 

Les grandes puissances, dans leur malversation intellectuelle, dédouanent le Rwanda, qui est l'agresseur attitré, et demande à la RDC, l'agressée, de négocier avec les rebelles de la coalition M23-AFC, qui, du reste, sont les supplétifs de l'Armée rwandaise. Une manière pour la Communauté internationale de tourner en ridicule la RDC, en faisant du bourreau la victime et vice-versa.

Tous les pays frontaliers avec la RDC seraient déjà dans la danse. Même les pays connus comme les amis de la RDC semblent avoir emboîté le pas aux grandes puissances, et fredonnent, depuis, le même refrain du dialogue ou des négociations entre Kinshasa et la coalition M23-AFC.

 

Que faire ?

Esseulée, certes, mais la RDC, avec son peuple, n'est pas seule. Un peuple nombreux, un peuple puissant et un peuple uni, déterminé à défendre, non son unité dans sa diversité ethnique, culturelle et linguistique, mais aussi et surtout l'intégrité territoriale de son pays, dans sa superficie de 2.345.410 Km2.

Les autorités congolaises se devront donc de mobiliser toutes les énergies et canaliser toutes les intelligences du pays, de manière à ce que tous les Congolais, unis comme un seul homme, se rangent tous derrière les FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo- dorénavant réformées, républicaines, fortes et dissuasives, afin de se battre pour une seule cause : l'unité de la patrie.

C'est seulement de cette manière que la RDC sortira victorieuse de ce complot international, ourdi depuis des lustres dans les officines occidentales. Car, aucune Armée, puissante soit-elle, ne peut résister à un peuple uni.

Lundi 17 février 2025 - 05:30