
Par Fadi Lendo
La guerre entre le ministre d'État à la Justice et les magistrats congolais est loin de toucher à sa fin.
Dans un communiqué de presse daté de ce lundi 19 août, les magistrats réagissent aux propos de leur ministre de tutelle, arguant que les discours anti-magistrats développés par le patron de la Justice, au point de les traiter d'appartenir à un réseau mafieux, procède de sa difficulté de faire un saut qualitatif de son statut d'avocat à celui d'homme d'État, lui conféré par le Président de la République, Félix Tshisekedi.
A les en croire, le ministre Constant Mutamba semble nostalgique des ministres des régimes précédents, en dépit de l'évolution du cadre constitutionnel et législatif.
"Le pouvoir du ministre de la Justice en matière de mise en liberté des personnes incarcérées est limité au cas de la libération conditionnelle des condamnés ayant purgé une partie de leur peine privative de la liberté, et ayant fait preuve de bonne conduite", rappellent les magistrats sur la procédure de mise en liberté des détenus à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, lancée, il y a peu, par le ministre de la Justice.
D'après eux, le ministre Constant Mutamba n'a donc pas le pouvoir d'interférer sur les procédures judiciaires en cours, et, moins encore, s'opposer à l'exécution des décisions de Justice.
Ils invitent, cependant, le ministre à collaborer avec le Conseil supérieur de la Magistrature, en vue de trouver des solutions idoines, en se servant des états généraux de la justice qui sont restés lettre morte, comme cadre de référence en lieu et place de convoquer de nouvelles assises, qui n'auront que comme conséquence de saigner les caisses de l'Etat.