![L'opposant Matata Ponyo [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-05/IMG-20250521-WA0128.jpg?itok=zFKDr6hh)
Par Gloire Balolage
À la suite du verdict rendu par la Cour constitutionnelle, condamnant l’opposant congolais Matata Ponyo Mapon à dix ans de travaux forcés dans l’affaire dite «Bukanga Lonzo», les fédérations du Nord et du Sud-Kivu du Parti politique LGD -Leadership et Gouvernance pour le Développement- ont exprimé leur ferme soutien à leur président national et dénoncé ce qu’elles qualifient de dérive autoritaire du régime en place.
Dans une déclaration rendue publique ce mercredi, les responsables du LGD dans ces deux provinces de l’Est du pays ont réaffirmé leur loyauté à l’ancien Premier ministre et leur détermination à poursuivre le combat politique sous sa conduite. Pour eux, la condamnation de Matata Ponyo n’est rien d’autre que l’aboutissement d’un «complot politique» visant à l’écarter de la scène politique nationale.
«Depuis quatre ans, notre parti dénonce vigoureusement les manœuvres injustes dirigées contre l’honorable Matata, en violation du pacte républicain et des lois du pays. Il ne fait plus de doute que le régime actuel tente de museler l’opposition, en instaurant un climat de répression politique», ont-ils affirmé.
La Cour constitutionnelle, siégeant en matière répressive, a condamné Matata Ponyo à dix ans de travaux forcés, assortis de la confiscation de ses biens au prorata des fonds détournés dans le cadre du projet agro-industriel controversé de Bukanga Lonzo. Deux autres coaccusés, Deogratias Mutombo et Kristo Stéphanus Grobler, ont écopé de cinq ans de travaux forcés chacun, avec également confiscation de leurs biens. La décision a été rendue publique lors d’une audience retransmise en direct sur la RTNC, la télévision nationale.
Pour les membres du LGD, cette décision confirme la mainmise du pouvoir exécutif sur la justice. «Le deuxième arrêt de la Cour constitutionnelle dans cette affaire montre clairement l’inféodation du pouvoir judiciaire au régime de l’UDPS», ont-ils dénoncé.
Le parti a également regretté «le silence complice» de la classe politique congolaise, de la société civile, des ONG de défense des droits humains et de la Communauté internationale. Selon les fédérations du Nord et du Sud-Kivu, ce silence trahit une préférence pour les intérêts économiques au détriment du respect des droits fondamentaux.
Se référant à l’article 64 de la Constitution congolaise, qui autorise les citoyens à résister à tout régime oppressif, le LGD appelle ses membres, la jeunesse et l’ensemble du peuple congolais à «une résistance ferme» contre ce qu’il qualifie de dérive oligarchique.
Alors que la Cour a ordonné l’arrestation immédiate de Matata Ponyo, ses partisans promettent de poursuivre la lutte, pour ce qu’ils estiment être un combat pour la justice, la démocratie et la souveraineté du pays.